Habitats de la fin du Néolithique au Premier âge du Fer

L’opération d’archéologie préventive sur le site des « Marcioux » fait suite à un projet de lotissement. La prescription portait sur 3 ha situé au nord-ouest du bourg. Ce secteur avait livré au diagnostic des vestiges d’occupation de la fin du Néolithique et de l’âge du Bronze. La fouille a été menée de novembre 2019 à janvier 2020 avec une équipe de 9 personnes.

Les vestiges sont apparus sous 0,20 à 0,50 m de terre végétale et les 1053 faits identifiés ont été fouillés et documentés. Ils témoignent d’occupations continues, depuis le Néolithique récent jusqu’au premier âge du Fer.
Les plus anciennes traces d’occupation du gisement remontent à la fin du Néolithique moyen et consistent en un bâtiment quadrangulaire à deux nefs. Situé au sud-est de l’emprise, cet ensemble est antérieur au vaste habitat qui se développe à la fin du Néolithique.
Ce dernier se caractérise par au moins 6 bâtiments et plusieurs fosses, principalement situés au centre et à l’est de l’emprise. Les constructions sur poteaux plantés prennent différentes formes. Les plus vastes (15 x 7 m en moyenne) sont de plan quadrangulaire à trapézoïdal, à deux nefs, tandis que les plus modestes, à une nef, sont de forme quadrangulaire et constitués de 6 ou 9 poteaux. Ces vestiges sont tous datés entre 3300 et 2900 cal BC, soit à la toute fin du Néolithique récent ou au début du Néolithique final. Sur le plan culturel, les productions céramique et lithique se rapprochent de l’Artenac, groupe culturel du Néolithique final régional. Cet habitat ouvert se développe sur près d’1,5 ha.
L’occupation de l’âge du Bronze ancien est plus difficile à individualiser. Les datations par le radiocarbone sont larges et vont, pour beaucoup, jusqu’au début de l’âge du Bronze moyen. La culture matérielle est tout aussi ubiquiste avec un répertoire de formes céramiques peu varié et des motifs décoratifs connus jusqu’à l’âge du Bronze moyen (pastillage, cordon, etc.). Un ensemble de trous de poteau, à l’est de l’emprise, dessinant le plan d’une construction quadrangulaire à deux nefs (11 x 6,50 m), peut assurément se rapporter à l’âge du Bronze ancien. Il en va de même d’une construction trapézoïdale de 7,5 x 5,4 à 6,2 m situées légèrement au nord de la précédente. Deux édifices de forme rectangulaire pour l’un et trapézoïdal pour l’autre, plus largement attribués à la fin de l’âge du Bronze ancien ou au début de l’âge du Bronze moyen, ont été mis en évidence dans le quart sud-est de l’emprise. Il n’est pas impossible que cette occupation se poursuive vers l’est, au-delà de la zone de fouille. Quelques fosses plus isolées, au sud, livrent également du mobilier céramique du début de l’âge du Bronze. Enfin, un petit édifice (2 m²) à 4 poteaux découvert en limite sud de l’emprise est daté par le radiocarbone de l’âge du Bronze moyen (1609-1437 cal BC).

L’âge du Bronze final est plus largement documenté. Plusieurs phases ont été décelées et laissent supposer des occupations successives. L’âge du Bronze final I-IIa est attesté au travers de rares structures en creux. Trois édifices à 4 poteaux de 6 à 8 m² situés au centre-est de l’emprise se rattachent quant à eux à l’âge du Bronze final IIb-IIIa. Une palissade sur poteaux plantés, au nord, témoigne d’une occupation des lieux durant l’âge du Bronze final IIIb. Plusieurs structures en creux et ensembles architecturaux (le plus souvent quadrangulaires, à une ou deux nefs) sont largement attribués à l’âge du Bronze final. Un ensemble à 4 poteaux se rattache à la transition âge du Bronze final IIIb/Hallstatt.
Les vestiges datés du Premier âge du Fer sont, eux, inégalement répartis sur l’emprise. Au nord, un fossé curviligne enserre un regroupement de fosses polylobées. Le mobilier céramique recueilli dans leurs comblements est abondant et témoigne d’un espace dédié à des activités agricoles ou domestiques. Les structures en creux peu caractéristiques et les rares bâtiments (quadrangulaire à une nef) attribués à cette période se situent en dehors de l’espace enclos. La production céramique s’intègre pleinement dans la chronotypologie régionale et les datations par le radiocarbone viennent confirmer une attribution de ce petit établissement rural au Hallstatt C-D1.

Enfin, deux datations par le radiocarbone laissent supposer une fréquentation des lieux durant la fin de l’Antiquité et le Moyen-âge.