Le remplacement de services se fait par définition dans un contexte de perturbations multiples susceptibles d’avoir détruit toutes traces d’occupation, où souvent seuls les profils sont partiellement conservés ainsi que le fond des tranchées.

Cette intervention a toutefois permit d’obtenir une vision inédite du sous-sol d’une partie du centre historique d’Aubonne, sur une longueur cumulée de 400 m. Si nos connaissances sont encore très partielles, elles complètent les seules fouilles effectuées intra-muros de 1986 et 1987 à la rue Trévelin18. 

Nos observations ont permis de confirmer que la trame viaire a occupé le même emplacement depuis la fondation du bourg jusqu’à l’époque actuelle dans la plus grande partie de la zone étudiée. Les collecteurs actuels qui empruntent le même tracé que les coulisses anciennes, indiquent une permanence des fonctions des sites. Toutefois, quelques exceptions à cette tendance générale ont été mises en lumière, comme une orientation différentes de certains aménagements à la place du Soleil Levant et sous le passage couvert qui y conduit. Trois murs et une coulisse de même orientation, mais divergente par rapport à la trame urbaine actuelle, ont été mis au jour. Ils indiquent que certaines parties du bourg actuel n’ont pas été construites ex nihilo, mais sur des vestiges antérieurs.

L’analyse palynologique a mit en évidence des jardins et des potagers à la rue des Moulins, intra-muros, contribuant ainsi à compléter nos connaissances sur les activités de subsistance des habitants du bourg. Ce dernier s’inscrit dans un environnement éminemment agricole de type prairie associé à des cultures potagères, fruitières, céréalières et viticoles.

Cette intervention a permis de mieux circonscrire la présence de vestiges, souvent in abstentia, du moins dans l’emprise des travaux et sous réserves des nombreuses perturbations antérieures.