L’opération de suivi archéologique dans le secteur du Plat de l’Air concernant deux tronçons aériens distincts de l’aqueduc du Gier, s’est déroulée en deux temps. Associée à des travaux de consolidation et de restauration des exceptionnels vestiges du plus célèbre aqueduc lyonnais, cette intervention a pris place sur les parcelles AE 631et 633 au sud et AD 551 au nord, sises sur la commune de Chaponost.
Le travail sur les deux segments de la file d’arches a porté sur 6 piles au nord et 7 piles au sud ; les longueurs sont respectivement de 31,5 m et 36,75 m. Il a permis, grâce à la présence d’un échafaudage, d’étudier en détail, sur les hauteurs du monument, et sans doute pour la première fois, la structure de la construction et ses éléments décoratifs.
C’est ainsi que sont apparus nombre d’irrégularités dans la mise en place des divers composants des panneaux constituant chacune des piles, invisibles du pied de la construction.
L’un des enjeux majeurs était d’obtenir un relevé détaillé, à grande échelle ; il a été réalisé sur une des piles les mieux conservées et traité en pierre à pierre – ce qui n’avait jamais été fait – sur la base de documents photogrammétriques exécutés à l’occasion de l’état des lieux dressé en septembre 2008.
L’autre volet important de l’opération consistait à identifier d’éventuels phasages ou des reconstructions antiques. Malgré un examen attentif et détaillé des matériaux et techniques mis en œuvre, aucun élément ne permet d’attester de tels évènements avec certitude.
L’intervention a également permis de confirmer le bilan alarmant de l’état de conservation général de la construction. Ce bilan souligne les fortes dégradations soupçonnées dans les parties sommitales de l’aqueduc et les dangers que cela comporte, tant en ce qui concerne la sécurité des visiteurs que la conservation des vestiges. En outre, il confirme l’urgence d’un traitement de consolidation et restauration étendu à l’ensemble du monument.