L'intervention fait suite à la découverte fortuite de vestiges à l'occasion d'un décapage réalisé pour un dépôt de terre. Plusieurs régions archéologiques sont répertoriées dans le secteur, notamment les RA 74/301 et 74/305 avec des indices d'occupation antique. La première étape d'intervention visait d'une part à évaluer la nature et l'extension des vestiges mis au jour, d'autre part à surveiller le décapage des couches superficielles sur le reste du projet. La deuxième étape consistait à fouiller l'intégralité des niveaux archéologiques dégagés au sud-ouest de la parcelle autour d'un bâtiment maçonné, sur une surface d'environ 360 m². L'ensemble des vestiges appartient à un établissement rural d'époque antique.

Au sud-ouest, le bâtiment dégagé sur 70 m² est composé d'au moins six locaux, dont une pièce chauffée par hypocauste, deux bassins et deux salles munies de sols en béton. Il pourrait s'agir de l'aile thermale d'une villa se développant hors de l'emprise de fouille. Deux canalisations en pierre sèche longent les côtés nord et est du bâtiment, avant de se raccorder sur environ 50 m en direction d'une zone marécageuse. Deux fossés d'orientation NO-SE sont également suivis de part et d'autre des thermes : ils accusent un léger pendage et présentent des comblements sablonneux, permettant d'envisager aussi une fonction hydraulique. Le fossé sud est traversé dans sa partie médiane par un aménagement rectangulaire fondé sur une douzaine de pieux en chêne (plateforme ? ponton ?). Au sud-est, une, ou plusieurs constructions sur poteaux plantés se développent sur une surface d'environ 70 m² : le plan montre deux alignements divergents et un groupe de structures, pouvant éventuellement correspondre à une annexe agricole comprise dans un enclos trapézoïdal.

Le mobilier recueilli dans ces différents espaces intérieurs ou extérieurs est varié, avec des éléments de construction, de faune, de céramique, des monnaies et des objets métalliques, datés provisoirement du l^er-3^e s. ap. J.-C. L'extension de l'établissement est confirmée au nord-ouest par une série de sondages, qui a mis en évidence des niveaux d'empierrement, de démolition et d'occupation antiques. Elle paraît en revanche limitée à l'est par la présence de la zone humide. Globalement, cette intervention archéologique présente l'intérêt de toucher simultanément la partie résidentielle et les communs d'un même établissement, avec leurs organisations distinctes. De futures études et analyses permettront certainement de préciser les aspects fonctionnels et chronologiques du gisement, qui s'inscrit déjà dans le corpus local relativement restreint des fermes ou   bien documentées (Cuarnens, Lussery- Villars, Cheseaux-sur-Lausanne).