Faoug - "Pâquier-aux-Oies" parcelles 683, 684, 685
Les investigations réalisées ont permis de mettre au jour un segment de voie antique, dont le tracé est identifié entre les localités d’Avenches et de Montilier (FR). L’ouvrage est bordé au sud par des vestiges d’époque romaine attestant une fréquentation des lieux entre le Ier et le IIe s. ap. J.-C. Ceux-ci sont matérialisés par des radiers, des structures en creux et un épandage de tuiles.
La stratigraphie du site n’a pu être que très partiellement appréhendée. Les rares profils réalisés ont néanmoins permis de reconnaître une couche d’occupation couvrant les parcelles 683 et 685, dont le sommet ne se situe localement qu’à 25 cm sous la surface actuelle5 et dans laquelle les structures identifiées sont implantées. Ce niveau disparaît progressivement en direction du nord-est, où les sables lacustres accusent une nette remontée, mais se prolonge en direction du sud-est en marquant une rupture de pente.
En raison de sa faible profondeur, cette couche a subi une érosion mécanique répétée, comme le laissent entrevoir les traces d’araire observées au cours du décapage. Il est par conséquent probable que sa partie supérieure contienne des éléments remaniés appartenant à la phase d’abandon du site, oblitérée par les labours successifs. Ces éléments sont matérialisés par de nombreux fragments de tuiles et des blocs de calcaire.
Cette couche d’occupation repose sur un épais limon compact, identifiable à un remblai, qui contient de rares éléments de mobilier épars (céramique et faune). Celui-ci, localement absent, témoigne probablement d’une phase d’aménagement du site.
Les sables lacustres sous-jacents n’ont été que rarement atteints, toutefois il est possible d’observer que leur sommet est très irrégulier: alors que ceux-ci n’ont pas pu être observés dans la partie centrale de la fouille, ils apparaissent en revanche très haut dans les angles sud-ouest et nord-est de celle-ci, peut-être en raison de la présence d’anciens cordons littoraux. Ces sables peuvent être localement contaminés par des inclusions d’origine anthropique.
Les datations fournies par la céramique, de même que les profils stratigraphiques réalisés, indiquent que le site a connu au moins deux phases de fréquentation. La première est matérialisée par le remblai US 18, qui a livré un fragment d’amphore daté de la 1ère moitié du IIe s. ap. J.-C. La seconde, qui correspond vraisemblablement à la phase d’abandon, est représentée par la couche d’occupation. Cet horizon a livré divers éléments de mobilier, notamment de la céramique caractéristique de la 2e moitié du IIe s. ap. J.-C. Aucun élément plus tardif n’a été mis au jour, mais la faiblesse quantitative des ensembles incite à la réserve.
La fouille, très superficielle, n’a pas permis une récolte de données suffisante à la caractérisation des structures rencontrées. Toutefois, la relative fréquence des monnaies sur le site (12 monnaies romaines et un potin leuque) évoque d’éventuelles activités commerciales, peut-être en relation avec le port d’Avenches. Celles-ci ont pu se dérouler dans des constructions légères, dont les radiers et le quelques trous de poteaux mis au jour pourraient matérialiser les substructions. Enfin, l’hypothèse d’aménagements à caractère religieux ne doit pas être écartée ; en effet, outre l’autel miniature en calcaire blanc remployé dans un trou de poteau, la présence d’une clochette en bronze dans le niveau d’occupation pourrait également constituer un critère prédictif.
Commune : Faoug
Adresse/lieu-dit : "Pâquier-aux-Oies" parcelles 683, 684, 685
Département/Canton : Vaud
Année de fouille : 2013
Période principale d'occupation : Antiquité
Responsable d'opération : Dorian MAROELLI
Aménageur : Particulier
Raison de l'intervention : construction de trois villas
Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)