Feurs - 3-5 rue d'Assier
Apport à l’étude de l’agglomération antique de Feurs
La fouille aux nos 3 et 5 rue d’Assier à Feurs s’inscrit dans le cadre de la construction d’un collectif de logements et de garages. Cette opération a considérablement enrichi les connaissances de la voirie desservant le quartier sis à l’est du forum, au sein de l’agglomération romaine. Les îlots adjacents ont également été partiellement touchés, mais les surfaces concernées sont trop restreintes pour restituer des plans de maison.
La fouille n’a livré aucun vestige d’époque gauloise, confirmant ainsi les observations réalisées dans ce secteur. Les premiers niveaux d’installation de la trame urbaine orthogonale de l’agglomération gallo-romaine ont pu être mis évidence dans l’emprise des zones fouillées. L’occupation du quartier, qui se développe vraisemblablement dès le règne de Tibère, est attestée jusqu’au IIIe siècle. L’état d’arasement des vestiges laisse toutefois penser que les niveaux les plus tardifs ont été détruits.
Le tracé du cardo I et du decumanus B a été précisé
grâce aux tronçons dégagés dans le cadre de cette opération. Une partie
de leur carrefour a d’ailleurs été mise en évidence au 5 rue d’Assier,
mais ses limites exactes et son évolution n’ont été que partiellement
définies. L’évolution de la voirie correspond aux observations déjà
faites ailleurs à Feurs. Les chaussées initiales semblent aménagées sur
les sables naturels, sans qu’une préparation spécifique ait été jugée
nécessaire. La fouille a cependant montré qu’une inondation avait
peut-être provoqué une importante surélévation de la chaussée à l’époque
claudienne. Les exhaussements ultérieurs, qui alternent avec des
couches d’embourbement, sont, en revanche, moins spectaculaires et
s’apparentent davantage à des réfections habituelles pour ce type de
structures. L’épaisseur de l’ensemble des recharges varie entre 0,80 m
et 1,2 m.
Les rues étudiées sont bordées par des caniveaux longeant la bande de
roulement. Les comblements et les recreusements successifs témoignent
d’une évolution liée au développement de la voirie. Une canalisation
maçonnée courant le long du cardo à l’ouest a également été aménagée tardivement. Cet égout évacuait les eaux usées en direction du nord.
La fouille a également mis en évidence le développement des
aménagements bordiers, avec la transformation progressive des zones de
trottoir en portique : en effet, aucun portique n’est attesté durant la
première phase d’occupation du quartier. Ceux-ci semblent construits
plus tardivement, vraisemblablement dans le courant du IIe siècle.
Cette opération a aussi concerné l’emprise de modestes surfaces d’îlots.
Si les zones explorées ne permettent pas de restituer de plan, elles
ont livré des renseignements ponctuels témoignant d’une occupation
rythmée par de nombreuses transformations. La découverte la plus
remarquable consiste en un dépôt de quatre vases disposés sous un foyer.
Ils contenaient des esquilles d’ossements brûlés dont on ne peut
exclure l’identification à des restes humains. Il s’agit
vraisemblablement d’un dépôt de fondation dont le caractère funéraire ne
peut pas être totalement écarté.
Revue de presse :
- Le Progrès 2006 " Sur la route des Gallo-romains ", Le Progrès, p.17. (07/05/2006)
- Le Progrès 2006 " Forum Segusiavorum se dévoile un peu plus ", Le Progrès, p.9. (06/05/2006)
Quelques images du site :
Commune : Feurs
Adresse/lieu-dit : 3-5 rue d'Assier
Département/Canton : Loire
Année de fouille : 2005-2006
Période principale d'occupation : Antiquité
Responsable d'opération : Sébastien FREUDIGER
Aménageur : SCI la Maison d'Urfé
Raison de l'intervention : Construction de logements/projet immobilier
Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)