La construction de deux maisons individuelles sur une parcelle située au centre du vieux bourg de Fiez a donné lieu à la fouille exhaustive des vestiges menacés, incluant un fossé antérieur à la villa gallo-romaine, une partie inconnue de l’établissement romain et quelques sépultures datant du haut Moyen Âge. D’une manière générale, l’état de conservation des aménagements est médiocre du fait de la faible profondeur d’enfouissement n’excédant pas 15 cm. Ils ont, par conséquent, subi une forte érosion et des dégradations dues à de nombreuses perturbations modernes.

Conservée sur une longueur de 14 m environ, une structure fossoyée à fond plat, renferme dans son comblement des fragments de céramique de La Tène finale, associés à des tessons datés à partir de 15 apr. J.-C. Malgré son caractère isolé et abscons, cette découverte suggère l’existence d’un établissement rural du second âge du fer et/ou de la période augustéenne, presque entièrement nivelé dans la première moitié du 1^er siècle apr. J.-C. lors de la construction de nouveaux bâtiments appartenant à la villa gallo-romaine.

Révélant une partie totalement insoupçonnée de l’établissement romain, la campagne de fouilles a notamment mis au jour plusieurs murs, quelques niveaux de circulation, des fosses et des foyers. L’emprise de la pars urbana s’en trouve ainsi agrandie au nord et à l’est. Bien que la chronologie relative entre les différents aménagements ne soit pas toujours évidente, une succession d’au moins trois étapes de construction a pu être proposée.

Matérialisée par plusieurs murs, la première phase correspond sans doute à l’état principal de la villa. La deuxième est caractérisée par l’ajout de nouvelles maçonneries, entraînant une restructuration des espaces. Enfin, si la troisième étape de construction voit quelques transformations effectuées à l’intérieur des locaux préexistants, elle est surtout marquée par la mise en œuvre d’un agrandissement au nord.

Le site a également livré sept sépultures implantées dans les niveaux de démolition de l’établissement romain. Lors du réinvestissement des lieux, une partie des murs était encore visible. En effet, deux tombes sont accolées au parement d’une des maçonneries. Bien que le maintien en élévation des autres murs n’ait pas pu être prouvé archéologiquement, cette hypothèse permet de postuler la présence d’un ou plusieurs enclos funéraires.

Orientées selon un axe ouest-est, six sépultures se trouvent dans l’emprise des bâtiments et sont entourées de murets non maçonnés, constitués d’éléments provenant des couches de démolition environnantes. Parmi elles, seules deux ont livré du mobilier associé aux défunts, offrant néanmoins des éléments de datation. L’inventaire comprend trois boucles d’oreille en bronze, une agrafe vestimentaire à double crochet en bronze et un couteau en fer. Les éléments de parure permettent de dater l’implantation de ces deux tombes de la deuxième moitié du 7^e siècle. Les cinq autres sépultures sont très certainement contemporaines.

Située à l’extérieur des bâtiments, la sépulture d’un immature âgé au décès de 3 mois maximum n’est pas délimitée par un aménagement périphérique et son orientation est inversée. L’isolement et les caractéristiques de cette tombe soulèvent des doutes quant à sa contemporanéité avec les autres sépultures. Toutefois, aucun argument favorable ou contraire à cette hypothèse n’a pu être apporté. Seule une datation 14C pourrait apporter des éléments de réponse.

Au moins trois sépultures ont livré quelques ossements en réduction, appartenant à des individus immatures. Ces éléments mal préservés posent la question de l’utilisation répétée du site comme lieu d’inhumation au cours d’une période (haut Moyen Âge) ou de plusieurs (époque romaine et haut Moyen Âge).