Des fouilles archéologiques conduites entre 2017 et 2018 sur les hauts de Grandson ont mis au jour un vaste habitat terrestre occupé par intermittence entre le 6^e et la moitié du 3^e millénaire av. J.-C. 

Le site est caractérisé par plus de 1600 structures réparties sur une surface de 1,5 ha, dont une majorité de trous de poteaux. Ces derniers appartiennent à des maisons en terre et bois installées sur les flancs d’une butte morainique, en bordure du ruisseau de La Merveilleuse. L’organisation spatiale et chronologique des villages successifs, de même que l’architecture des bâtiments, est difficile à appréhender en raison de la forte réduction des couches d’occupation. Une série de 45 datations au radiocarbone permet néanmoins de définir neuf grandes étapes d’occupation pour le Néolithique, et quatre témoignant d’une présence humaine sur le site au cours des âges des Métaux.

La partie nord-orientale du site, dans laquelle se placent les premières occupations, semble avoir été réservée aux maisons d’habitation. La rive du cours d’eau, plus au sud, pourrait en revanche avoir comporté des aménagements à vocation communautaire, comme des greniers et plusieurs foyers aménagés en batterie. À la fin du Néolithique, une maison semi-excavée de plan quadrangulaire est installée sur le versant occidental de la butte morainique, témoignant de possibles activités artisanales. 

Le site est finalement abandonné vers la moitié du 3e millénaire av. J.-C., puis connaît de nouvelles occupations chronologiquement et spatialement plus réduites, au cours des 2^e et 1^er millénaires av. J.-C. Elles se signalent notamment par un imposant foyer en fosse, daté entre la fin du Campaniforme et le début du Bronze ancien, puis par un four à pierres chauffées et une aire de rejet datés du Bronze final. Une petite fosse de rejet et deux foyers en cuvette témoignent enfin d’une fréquentation du secteur au cours des Premier et Second âges du Fer. 

Le rare mobilier ne permet pas de caractériser précisément les activités qui se sont déroulées sur le site. À l’exception de quelques éléments de mouture remployés dans les foyers à pierres chauffées, les seuls objets retrouvés consistent en tessons de céramique qui se concentrent au sommet des niveaux archéologiques. Ces derniers se rattachent essentiellement au Bronze final, mais aucune structure d’habitat ne leur est associée. Ils pourraient peut-être marquer des surfaces cultivées (épandages agraires) en périphérie d’un habitat situé directement au nord de la surface explorée, au lieu-dit Les Échâtelards.