Liée aux aménagements extérieurs du nouvel établissement scolaire de La Tour-de-Peilz, cette intervention a permis la mise au jour de 66 sépultures, qui viennent enrichir le corpus prélevé en 2020 (358 tombes).

Connu par les plans cadastraux et les archives, cet espace funéraire semble avoir été mis en fonction entre 1707, date à laquelle les autorités demandent l’ouverture d’un cimetière, et 1729, où la construction de murailles neuves est requise. Il occupe une parcelle sise à l’extérieur du périmètre habité, non loin de l’église réformée St-Théodule. Apparaissant pour la première fois sur le plan cadastral de 1767-68 (ACV Gb 347b), il conserve sa superficie d’environ 1500 m² au moins jusqu’en 1842-47 (ACV Gb 347c). Postérieurement à 1860, son emprise connaît plusieurs transformations, avec un déplacement du mur de clôture oriental vers l’intérieur et une extension majeure vers le nord-ouest et le nord-est, pour atteindre 4200 m² environ. Enfin, entre 1889 et 1905, un dernier secteur de 600 m² est ajouté sur le côté occidental, réservé aux inhumations d’enfants. Vers la fin du 19^e siècle, le tiers nord du cimetière cesse d’être utilisé, avant d’être réaffecté en promenade publique en 1931. En fonction jusqu’en 1909, la partie sud est définitivement désaffectée en 1953 lors de la construction du Collège Courbet.

Les sépultures sont implantées « à la ligne » selon une trame régulière et dense, les fosses n’étant parfois distantes que de 15 cm, et suivent un axe nord-est/sud-ouest, la tête des défunt placées au nord-est. Les tombes sont réparties dans plusieurs secteurs, délimités par des allées ou des chemins. L’intervention de 2020 avait mis en évidence une seule phase d’inhumation dans le tiers nord et deux cycles d’utilisation dans la partie sud. En 2021, une partie de l’opération s’est déroulée dans la zone la plus ancienne du cimetière, où au moins quatre phases ont été repérées.

Cette intervention, dont le propos scientifique est la constitution d’une série de squelettes identifiés, a abouti cette année au prélèvement de 58 squelettes, qui s’ajoutent au 333 de la campagne précédente. Elle a également livré une grande diversité d’artefacts (éléments d’assemblages de cercueil, textiles, agrafes vestimentaires, épingles, boutons, boucles de ceinture, peignes à chignon, médailles religieuses, dentiers, etc.).