À l’occasion de la construction d’un immeuble locatif au Chemin du Bois-de-Vaux 22 (Lausanne-Vidy) sur la parcelle attenante au Musée romain (173 m²), une fouille préventive mis en évidence des occupations comprises entre la Préhistoire récente et le début du 3^e s. apr. J.-C.

Les premières traces de fréquentation – période 1 – sont matérialisées par un foyer à pierre chauffées et par quelques pièces en silex, dont une pointe de flèche attribuée au Mésolithique récent (6500-5500 av. J.-C.). 

Les vestiges du Bronze final – période 2 – sont caractérisés par un enclos entourant une tombe centrale à crémation, datée de 950 av. notre ère (HaB1). Légèrement plus ancienne que les tombes identifiées dans le secteur, elle s’intègre néanmoins à la nécropole connue depuis les années 1950, qui s’étend jusqu’à Vidy-Ouest. Une chambre funéraire aménagée à l’aide de madriers a livré des résidus de crémation d’un individu de taille adulte, déposés dans un contenant périssable accompagnés d’une épingle en bronze et de deux récipients. Ce dépôt est recouvert par des offrandes en céramique (11 récipients) et une probable offrande alimentaire. 

La première occupation antique – période 3, état 1 – présente des constructions en terre et en bois, avec des fondations sur sablières basses et des structures en creux, dont l’orientation régulière préfigure celle du futur vicus. 

Aménagées au cours de la seconde moitié du 1^er s. av. J.-C., leur fonction n’est pas définie, mais la délimitation des vestiges au nord renforce l’hypothèse de l’existence d’un établissement réduit de type camp ou comptoir pré-augustéen dans le secteur.

L’occupation du Haut-Empire s’étend de la période augustéenne à la fin du 2^e s. apr. J.-C. – période 3, état 2 à 4. Une première voie d’orientation nord-sud est aménagée sous la forme d’un statumen (état 2a) qui borde un espace d’habitation situé à l’est. Durant une courte période (état 2b), une forge, probablement liée aux importants travaux réalisés dans le secteur est installée sur les premiers niveaux de chaussée. La construction sur solin en pierres sèches caractérise l’état 3, durant lequel l’espace de voirie est à nouveau réinvesti, élargi et pourvu d’un trottoir qui borde toujours l’habitat à l’est. À la fin du 1^er s. apr. J.-C., un portique couvert longeant l’axe secondaire et croisant celui du decumanus nord est érigé, d’abord sur fondations maçonnées (état 4a), puis avec des blocs de molasse (état 4b) soutenant les poteaux porteurs. Cette voie peut correspondre au départ d’un axe de portage reliant Lousonna à Eburodunum, suivant le tracé fossile de la rue actuelle qui jouxte la nécropole antique du Bois-de-Vaux.