Dans le cadre de l’aménagement de la ZAC du Plessis sur la commune du Loroux-Botteraux (Loire-Atlantique), une équipe d’Archeodunum a réalisé une fouille archéologique préventive sur près de 8 ha de septembre à novembre 2013. Cette fouille fait suite à une prescription de la part du Service Archéologique Régional des Pays de la Loire après un diagnostic réalisé durant le printemps 2012 par l’INRAP sur une surface de près de 42 ha.
L’objectif principal de l’opération était la reconnaissance et la fouille d’un ensemble de structure datant de la fin de la période gauloise (II^e siècle av. J.-C.). Celles-ci s’organisent autour de deux grands enclos fossoyés imbriqués. Le premier, ovale, ceint une surface d’à peu près 4ha. Il circonscrit un autre enclos fossoyé de plan quadrangulaire d’une surface de presque 1,5 ha.
Si le premier enclos, au vu de sa faible profondeur peut être interprété comme une limite parcellaire voire de propriété, le second constitue les limites d’un grand établissement agricole gaulois. À l’intérieur de celui-ci, une série de fossés divise l’espace en au moins quatre parcelles de surface approximativement égale. La circulation entre ces parcelles se faisait au moyen d'interruption au niveau des fossés. L’entrée principale n’a pas été reconnue. Soit, elle se faisait du côté ouest, hors emprise de notre fouille, soit, au moyen d’un aménagement en bois que nous n’avons pas réussi à retrouver. Par contre, des traces de creusement de poteaux au fond du grand fossé de partition nous permettent d’envisager l’existence d’une passerelle à cet endroit.
Au sein de ces parcelles, des groupes de structures marquent l'emplacement d'anciens bâtiments, évalué à une dizaine au minimum. Tous ces bâtiments n'ont pas servi d'habitation. Grâce aux rejets effectués par les habitants à proximité, nous savons par exemple que trois d'entre eux ont servi en partie de forges. Les fosses dépotoirs et les portions de fossés à proximité de ces bâtiments contenaient en effet des scories et des parois de foyers. Un autre bâtiment, sur quatre poteaux, présente un plan bien connu sur d'autres sites de la période et interprété comme des greniers à céréales.
La céramique retrouvée nous permet de dater l'occupation de cette ferme du dernier quart du II^e s. av. J.-C. La présence d'amphores à vin venant d'Italie au sein de la céramique domestique nous montre également que la population pouvait se permettre d’acquérir en petites quantités des vins italiens.
À cette occupation laténienne s'ajoute une fréquentation d'époque romaine. Elle se traduit par l'installation d'un petit puisard, d'au moins deux incinérations et de mobilier épars, piégé en surface des fossés de la ferme gauloise.