Réalisée en préalable à la construction d’un immeuble à flanc de colline, la fouille de la parcelle 3454 de la commune de Lens a mis au jour au moins neuf périodes d’occupation distinctes.

Les trois premières sont matérialisées par un trou de poteau, par une structure empierrée linéaire prise dans une couche sédimentaire charbonneuse et rubéfiée et par un foyer. Elles sont datées par analyse radiocarbone du Néolithique (ancien, moyen et final). Il pourrait s’agir d’une occupation située au centre d’une dépression formée par la colline et la remontée du substrat schisteux.

L’état suivant est caractérisé par un cailloutis, deux solins et un foyer à pierres chauffées, attribués par analyse radiocarbone au Bronze moyen.

Au sud de cet ensemble, un autre état attribué au Bronze final est représenté par les vestiges ruinés d’un grand mur en pierre sèche, avec des empreintes de substructions en bois, traversant d’ouest en est toute la surface d’investigation. La position de cet aménagement, au plus près du versant de la colline, évoque une fonction de mur de terrasse. 

Les quatre dernières phases associent structures domestiques, niveaux de circulation successifs et espace funéraire. Ces différents états de voies d’axe est-ouest, composés d’une bande de roulement soignée, progressivement rechargée et assainie, devaient permettre d’accéder au sommet de la colline à la faveur d’une pente douce se développant sur sa bordure nord-est. L’espace funéraire comprend six fosses de rejet de crémation, parfois accompagnées d’offrandes. Les structures livrent des ossements brûlés, des fragments de céramique – dont une urne complète – et des objets métalliques fondus. L’ensemble de ces vestiges est attribuable à un intervalle compris entre la fin de l’âge du Fer et le tout début du Moyen-Âge.