Cette opération, liée à un projet de construction de maison individuelle, a permis la mise au jour de neuf sépultures, de quatre fosses vides et de plusieurs structures demeurées énigmatiques, réparties sur une surface d’environ 120 m². L’étude succincte des plans cadastraux date l’utilisation du cimetière entre le 17^e et le 18^e siècle.

L’espace est organisé selon une trame régulière, avec probablement un système parcellaire. À l’exception d’une tombe orientée est-ouest, les sépultures sont toutes implantées selon un axe est/sud-est ouest/nord-ouest. Cette différence s’explique peut-être par un écart temporel.

Généralement, les fosses sont rectangulaires avec des angles émoussés, des parois verticales et un fond plat. Leurs dimensions, et notamment leur largeur, sont plutôt restreintes. En effet, les cinq défunts adultes sont, pour la plupart, latéralement contraints. Par contre, les quatre immatures ont généralement été ensevelis dans des fosses surdimensionnées. 

Les tombes accueillent un seul individu et leurs comblements ne comportent pas d’os en réduction. Aucun indice de recoupement ou de superposition n’a été relevé. Ces constatations permettent de postuler une utilisation limitée dans le temps de l’emplacement. La désaffectation minutieuse de tombes antérieures semble peu probable, dans la mesure où des traces de creusement auraient tout de même dû être perceptibles.

L’utilisation systématique d’un cercueil est attestée par la mise au jour d’éléments d’assemblage en fer et de quelques rares vestiges de bois très mal préservés. Si l’emploi d’un linceul n’a pu être clairement déterminé que dans quatre cas par la découverte d’épingles en alliage cuivreux étamé, il est fort probable que les autres sépultures en étaient aussi pourvues.

Les défunts ont été inhumés en position dorsale, avec les bras fléchis et les membres inférieurs parallèles et en extension. Seule la localisation des avant-bras et des mains varie.

Cette campagne a également livré quatre fosses vides, qui ont une configuration et une orientation identique à celles des sépultures. Elles s’insèrent très bien dans le maillage de celles-ci. Les trois premières structures, qui n’ont livré aucun mobilier anthropologique et funéraire, sont soit des tombes fortement arasées, soit plus vraisemblablement des creusements anticipés en attente. Ce procédé est connu dans les régions où les conditions climatiques et les températures rendent le terrain impraticable durant les périodes hivernales. Pour une raison qui nous échappe, ces fosses n’ont finalement jamais servi. La quatrième structure contient des os humains, qui proviennent de deux individus adultes et d’un immature. En outre, son fond semble avoir été recreusé. La tombe a peut-être fait l’objet d’une désaffectation avant d’être remblayée avec un mélange de sédiments non triés.

Trois aménagements empierrés et un niveau inégal de mortier de chaux complètent l’inventaire des découvertes. Deux des empierrements, sans doute un drain et un « puits perdu », sont antérieurs aux tombes et semblent fonctionner conjointement. Le troisième s’apparente à un socle de croix ou de monument funéraire. À l’est, une couche mortifère pourrait correspondre à la phase de construction d’un mur de clôture.