Montmarault - Maselier
Après un décapage d’une superficie d’un peu plus de 1400 m², ce sont en réalité plusieurs plans de bâtiments qui ont été identifiés. Deux d’entre eux correspondent à des constructions à pans déportés, maintenus par un module porteur central. Le fossé curviligne repéré lors du diagnostic appartient à l’un de ces bâtiments. Il s’agit d’une tranchée de fondation dans laquelle était ancrée la paroi rejetée du bâtiment à partir d’un châssis à quatre poteaux principaux. Son état de conservation est remarquable et permet des observations rarement possibles à l’échelle régionale. Alors que dans la majorité des cas, l’emplacement des parois est restitué selon un plan quadrangulaire, la singularité du bâtiment de Montmarault réside dans sa forme ovalaire. Malheureusement plus arasé, le second bâtiment obéit aux plans traditionnellement rencontrés dans le nord de l’Auvergne.
Si le mobilier est peu abondant, plusieurs tendances se dessinent quant à l’évolution du site. Le premier bâtiment à pans déportés est probablement installé à La Tène B2-C1. Son mode architectural, sa taille et la présence dans son environnement des lots de mobilier les plus importants laissent entendre qu’il s’agit d‘une habitation. Il est jouxté à l’est de plusieurs fosses dont certaines sont des silos enterrés destinés au stockage des récoltes. Aux environs du milieu du IIIe siècle av. J.-C., le bâtiment est démantelé et les structures en creux accueillent des rejets, probablement issus du nettoyage des lieux.
Bien qu’il soit difficile de dater précisément les occupations postérieures, il semble clair que le site n’est pas complètement abandonné. L’aménagement de plusieurs autres bâtiments à proximité des premières structures témoigne de la pérennisation de l’établissement. Ainsi, entre La Tène C et La Tène D, un grenier à plancher surélevé est construit dans le même secteur que les anciens silos. À l’ouest, un bâtiment quadrangulaire à pans déportés et porche d’entrée est installé. Si son plan évoque possiblement une habitation, la rareté du mobilier dans ce secteur nous invite à la prudence quant à son interprétation. Outre ces constructions relativement bien identifiées, deux autres plans de petits bâtiments quadrangulaires à quatre poteaux n’ont pu être rattachés à l’une ou l’autre de ces deux phases. Enfin, dans la moitié nord-est de l’emprise, deux ensembles distincts de structures en creux peuvent témoigner de la présence d’autres bâtiments dont le plan n’a pu être précisé.
La typologie des constructions et le mobilier collecté (céramique, céréales, éléments de moutures, scories) permettent d’identifier le site de Maselier à une ferme laténienne dont l’envergure reste incertaine. La présence de quelques tessons d’amphores permet tout au plus de souligner l’insertion de l’établissement rural dans le réseau des échanges commerciaux de ce secteur de la cité des Bituriges.
Revue de presse :
Bibliographie scientifique :
- Besson 2021 : BESSON J., « Une ferme gauloise au cœur du bocage. Le site de Maselier à Montmarault (03) », Bulletin du Cercle d’Archéologie de Montluçon et sa région, 2021, n° 33, p. 17-22.
Commune : Montmarault
Adresse/lieu-dit : Maselier
Département/Canton : Allier
Année de fouille : 2018
Période principale d'occupation : Age du Fer
Responsable d'opération : Jérôme BESSON
Aménageur : APRR
Raison de l'intervention : Aménagement routier
Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)
Plaquette de présentation du site