L’opération concerne la nouvelle extension de 2,2 hectares de la gravière sise sur la commune de Montricher, au lieu-dit Les Genièvres. L’ensemble de la surface décapée a fait l’objet d’un suivi archéologique en continu. La découverte de vestiges d’époque romaine, médiévale et moderne lors de la précédente extension, réalisée en 2017, a motivé cette opération. Celle-ci a permis de mettre au jour et documenter onze structures éparses, apparaissant directement sous la terre végétale et insérées dans le substrat géologique constitué de graviers et de galets. Il s’agit exclusivement de structures en creux, soit neuf fosses de combustion et deux fosses à fonction indéterminée, épargnées par l’érosion très intense qui a affecté cette région.

Le rare mobilier retrouvé en contexte ainsi que les six analyses au radiocarbone effectuées permettent d’identifier deux phases d’occupation principales, correspondant à l’époque romaine (du 1^er-5^e siècles) et au bas Moyen Âge (10^e-14^e siècles). La majorité des vestiges, toute époque confondue, se caractérisent par la présence d’une couche charbonneuse dans leur comblement, ainsi que par de la rubéfaction des parois et du fond. Leur taille varie entre 1,00 et 2,50 m de diamètre et entre 15 et 45 cm de profondeur, sans distinction de période. La présence de blocs rubéfiés n’est pas systématique et elle est indépendante de la taille de la structure. Aucun reste faunique, et aucune graine n’ont été mis au jour au sein des comblements. L’hypothèse de feux réalisés à l’air libre est à privilégier, bien que l’érosion superficielle du site ait éventuellement pu effacer toute trace de bâtiments en lien avec ces fosses de combustion.

La fonction des fosses de combustion demeure difficile à déterminer, bien que l’usage culinaire soit le plus probable. Une fonction artisanale, peut-être en lien avec l’exploitation des ressources forestières ou du calcaire, richement présent dans le sous-sol, n’est pourtant pas à exclure, notamment pour les structures de plus grandes dimensions.

La dispersion des structures, autant du point de vue spatial que temporel, laisse envisager des occupations ponctuelles du site.