Une fouille archéologique réalisée en 2019 sur les hauteurs de Morges a révélé la présence d’un habitat terrestre ponctuellement occupé entre le 5^e et le début du 2^e millénaire av. notre ère.

L’intervention réalisée sur quatre secteurs concernés par le projet immobilier a livré un nombre conséquent de vestiges avec un total de plus de 800 structures en creux, presque exclusivement de trous de poteau, réparties sur environ 0,5 ha. Elles témoignent de la présence de bâtiments en matériaux périssables, implantés de part et d’autre d’une butte morainique. Le contexte érosif important rend difficile la lecture de l’organisation spatiale et des modalités de l’occupation. L’absence quasi systématique de paléosols, seulement conservé très ponctuellement, en association avec les structures reconnues complique également l’identification de bâtiments. L’analyse par le radiocarbone de 24 échantillons permet néanmoins de discerner 14 étapes d’occupations, dont onze au Néolithique et trois aux âges des Métaux. À l’exception d’un foyer de La Tène isolé au nord du chantier, les vestiges des diverses périodes d’occupation semblent se répartir indistinctement de part et d’autre de la butte morainique.

L’occupation, principalement préhistorique, s’échelonne entre le Néolithique moyen I (Précortaillod) et la fin du Néolithique final (Auvernier). Une brève fréquentation a été reconnu à l’âge du Bronze (Bz A1/A2), de même qu’un unique foyer du Second âge du Fer (LT B/D). 

L’absence notable de mobilier ne permet pas de caractériser les activités liées à ces occupations. Seule une faible quantité de tessons de céramique a été collectée au sommet d’un paléosol. Ils renvoient sans plus de précision aux âges des Métaux et ne sont associés à aucun vestige. 

Malgré un contexte de conservation défavorable, ce site apporte un témoignage nouveau à la connaissance du peuplement de la côte lémanique durant le Néolithique moyen et le Néolithique final.