Notice_site

Préfailles - Rue du Moulin - Le Clos des Agneaux


Le projet de lotissement du Clos des Agneaux à l’angle de la rue du Moulin et du chemin des Agneaux sur la commune de Préfailles a donné lieu à un diagnostic en 2019. Ce dernier a permis d’identifier une fosse datée de la Protohistoire ancienne mais surtout des vestiges attribués à La Tène finale sous la forme d’au moins trois enclos, ainsi que de fosses et trous de poteaux également datés par le mobilier. Deux fossés parallèles semblaient participer d’une délimitation de cette occupation. Un fossé a été attribué à la transition Protohistoire/Antiquité. Des vestiges médiévaux, notamment des fossés, sont proposés comme du parcellaire.

L’opération de fouille archéologique a confirmé en premier lieu l’horizon à la Protohistoire ancienne qui restera non caractérisable car seulement représenté par quelques fosses localisées à l’est de la zone. En second lieu, la fouille a validé les trois enclos fossoyés protohistoriques auxquels s’ajoutent deux ensembles similaires. Les plans sont ovoïdes et quadrangulaires et leurs surfaces sont comprises entre 73 et 174 m². L’occupation protohistorique s’avère bel et bien bornée à l’est par deux fossés orientés nord-sud, puisque rares sont les structures du second âge du Fer à l’est. Ces deux fossés témoignent d’un phasage relatif en deux états. Des bâtiments sur poteaux sont proposés. Deux possibles greniers sur quatre poteaux sont localisés chacun dans un enclos appartenant à l’une et l’autre phase. Un bâtiment de superficie plus importante (au minimum de 60 m²) pourrait correspondre à un habitat au regard de sa typologie et du mobilier mis au jour. L’étude du mobilier céramique et amphorique ainsi que la réalisation de datation par le radiocarbone permettent de préciser la datation de cette occupation. Elle pourrait avoir débuté dès La Tène C1 mais se concentre surtout à La Tène C2/D1.

La caractérisation de ce site reste délicate en raison d’une vision partielle permise par le projet : les fossés bornant l’occupation se poursuivant vers le nord et le sud. De surcroît, elle est rendue difficile par l’interprétation ambigüe des enclos : espaces profanes ou cultuels ; fossés ou tranchées. L’assemblage mobilier oriente bien vers une fonction domestique. Si cette fonction est aisément attribuable au grand bâtiment sur poteaux, elle est moins évidente pour les enclos. En tout cas, ils ne semblent pas avoir été le lieu d’une activité artisanale spécifique. L’identification des deux greniers pourraient permettre de supposer un espace au moins partiellement lié au stockage et délimité par ces enclos. À l’exception de quelques rejets coquilliers trahissant une consommation domestique majoritairement constituée de patelles, le site n’apparaît pas particulièrement tourné vers la mer malgré sa proximité du trait de côte. Les amphores et la céramique reflètent bien, quantitativement et qualitativement, la culture matérielle d’une ferme indigène laténienne du Pays de Retz.
Le bruit de fond à la transition Protohistoire/Antiquité n’a pas pu être précisé davantage à la fouille.

La fouille a en revanche permis de préciser l’organisation spatiale et l’évolution chronologique du parcellaire médiéval. Ce dernier s’est probablement développé en bandes à une date indéterminée avant d’être remplacé par un maillage orthonormé. Ce dernier subit des modifications vraisemblablement à partir du milieu du XIIIe s. Il est, au moins dans la partie orientale de l’opération, abandonné au profit d’un axe de circulation aménagé entre deux fossés qui se met en place peut-être dès la fin de ce siècle. Les derniers vestiges du second Moyen Âge correspondent aux lambeaux d’un chemin orienté ouest-est localisé au nord de l’emprise. Il a pu être utilisé dès le XIVe s. et des éléments mobiliers suggèrent sa pérennité au moins jusqu’au XVIIe s. La localisation de cet axe viaire évoque immanquablement l’actuel chemin des Agneaux dont le tracé est déjà représenté sur le cadastre de 1825. La consommation de coquillages est plus conséquente qu’à la période laténienne avec d’importants rejets où la patelle est toujours largement majoritaire. Ces rejets sont identifiés notamment au niveau des axes de circulation trahissant un site de passage au retour de la pêche. Les coquillages sont en effet non calibrés et ne proviennent donc pas d’un commerce.

L’époque contemporaine est représentée par les vestiges en lien avec les hangars d’abattage des bêtes, détruits avant la fouille, et longeant la rue du Moulin, ainsi que par ceux de la dernière occupation des parcelles comme jardin (îlot/mare décorative) et lieu de pacage de caprinés, dont certains ont été enterrés sur place.


Commune : Préfailles

Adresse/lieu-dit : Rue du Moulin - Le Clos des Agneaux

Département/Canton : Loire-Atlantique

Année de fouille : 2019

Période principale d'occupation : Age du Fer

Autres périodes représentées : Age du Bronze,Moyen Âge

Responsable d'opération : Jimmy MENAGER

Aménageur : Lotipromo

Raison de l'intervention : Construction d'un lotissement

Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)