Saint-Etienne - Maison François Ier (2)
Durant une semaine du mois de mai 2011, Archeodunum SAS a été chargée de réaliser une étude archéologique préventive – sondages et analyse du bâti – en complément de celle réalisée par la société en 2010.
La prescription fixé par le Service régional de l’Archéologie de la DRAC Rhône-Alpes avait pour but :
- de compléter la connaissance des galeries desservant les étages de la maison arrière ;
- de définir s’il subsistait des traces de la partie sommitale de l’escalier de la maison avant ;
- de réaliser un sondages dans la cour arrière pour de caractériser les éventuels niveaux de sol ou de remblai rencontrés tout en recherchant de manière systématique le niveau du substrat rocheux ;
- d’ouvrir un sondage au rez-de-chaussée de la maison arrière pour rechercher la base d’un éventuel support central pouvant soutenir une voûte.
Les investigations menées sur le site ont permis de répondre à ces interrogations tout en faisant un point complémentaire sur la cave se trouvant sous l’immeuble.
En premier lieu, les galeries étaient destinées, dans leur projet primitif, à être voûtées. Toutefois, les constructeurs s’orientèrent vers une solution mixte au premier niveau, en mettant en œuvre un arc de pierre en façade dissimulant un plancher de bois. Aux deuxième et troisième niveaux, seules des galeries de bois furent lancées entre les deux maisons et les culots mis en place initialement pour les voûtes servirent à installer des potelets de renfort. Pour chaque niveau de galerie, on dut s’adapter au mieux aux élévations préexistantes et au manque de cohérence entre leurs différents niveaux. Bien que différentes, il semble que l’on puisse avec certitude dater l’ensemble des galeries des années 1550-1570, c’est-à-dire à la fin du chantier des maisons avant et arrière. Avant la mise en place des galeries, la circulation entre les étages de la maison arrière devait se faire par de simples échelles installées dans les planchers du premier et du deuxième étages de la maison arrière.
En second lieu, le suivi archéologique du décroûtage partiel de la partie sommitale du mur mitoyen nord de la maison avant n’a pas conservé de vestiges d’arrachement de la tourelle d’escalier. L’homogénéité apparente de la maçonnerie indique que le mur a dû être surélevé pour la couverture de l’immeuble voisin.
En troisième lieu, le sondage réalisé dans la cour arrière a révélé l’absence de niveaux sédimentaires et l’affleurement du substrat rocheux immédiatement sous le niveaux de circulation actuel.
En quatrième lieu, la fouille du rez-de-chaussée de la maison arrière a livré des sols de terre cuite des XVIIe-XVIIIe siècles mais n’a pas fait apparaître la base d’un éventuel support central destiné à soutenir une voûte. L’hypothèse d’un tel mode de couvrement ne trouve d’ailleurs aucun argument dans les élévations de cette pièce.
En dernier lieu, les observations complémentaires faites dans la cave ont permis de déterminer deux états antérieurs à l’aménagement de la descente d’escalier. Ainsi peut-on proposer de voir dans les élévations les traces d’un noyau primitif de construction voûtée, installé dans une carrière en retrait du front de rue, et probablement affecté à une vocation artisanale en lien avec l’exploitation du rocher. Dans un second temps, on voûta l’espace situé entre cette construction et la rue, sans doute lors de l’édification d’une maison à la fin du Moyen Age.
Commune : Saint-Etienne
Adresse/lieu-dit : Maison François Ier (2)
Département/Canton : Loire
Année de fouille : 2011
Période principale d'occupation : Période moderne
Autres périodes représentées : Moyen Âge,Epoque contemporaine
Responsable d'opération : Pierre MARTIN
Aménageur : Ville de Saint-Etienne
Raison de l'intervention : Restauration/Réhabilitation d'un bâtiment historique
Type de chantier : Etude du bâti (Fouille préventive)