Cette opération archéologique a eu lieu dans le cadre d'un réaménagement de cette partie du château par les propriétaires. Cette zone n'avait jamais été étudiée et notre étude a permis de restituer le plancher qui séparait la salle du rez-de-chaussée et la salle basse. Nous avons également pu documenter le système de défense mis en oeuvre dans cette partie de la tour. Ainsi, la partie inférieure de la tour sud-est se divisait en deux salles distinctes : la salle du rez-de-chaussée et la salle basse. Ces deux salles étaient séparées par un plancher installé peu avant 1605 lorsque les bâtisseurs érigeaient les mur de la tour. Cette structure horizontale a probablement servi d'échafaudage sur lequel étaient installés des plateaux formant une plateforme provisoire de chantier. Ces plateaux de travail ont ensuite été déposés laissant leurs empreintes et leurs clous de fixation dans la maçonnerie sur toute la périphérie de la salle. À la place de cette plateforme, un plancher a été installé. 

La chambre de tir aménagée dans l'embrasure de la fenêtre se composait de deux espaces distincts situés l'un au-dessus du plancher et l'autre en dessous. Le premier est une canonnière auxiliaire ménagée dans l'ébrasement de la fenêtre. Une trappe placée dans le plancher permettait de descendre dans la salle basse et l'escalier de monter se positionner devant la canonnière de la partir inférieure de la chambre de tir. On se rend compte avec toutes ces informations que la canonnière basse n'était pas facile d'accès, ni très pratique à utiliser. Cela met en exergue sa fonction secondaire, vouée à n'être utilisée qu'en cas d'extrême nécessité défensive. Les parements de la salle basse ne gardent aucun témoignage d'occupation, ni pour la défense du château, ni de stockage. La chambre de tir de la tour sud-est appartient à un répertoire architecturale défensif, hérité du château fort médiéval dont l'usage n'a visiblement était qu'ostentatoire. Outre les aspects défensifs réels ou d'apparat, on peut trouver d'autres fonctions techniques à la canonnière basse comme l'éclairage ou l'aération de cet espace fermé.

Dans un second temps, le plancher se serait dégradé et aurait nécessité une consolidation. cette dernière a été réalisée par la mise en place de deux poutres positionnées dans un axe est-ouest, perpendiculaires aux poutres du plancher. Leur mise en œuvre a nécessité de démonter une partie du sol. D'après les premières datations obtenues pour le mobilier trouvé dans le remblai de la tour, nous pouvons affirmer que la consolidation du plancher a été réalisée avant les XVIII^e-XIX^e siècles. Ce n'est qu'à cette date que le plancher a été détruit et que la salle basse de la tour fut remblayée.