Le projet de construction d’une villa privative sur une parcelle située dans le périmètre du sanctuaire gallo-romain d’Ursins a motivé la prescription de sondages de diagnostic et d’une fouille préventive sur l’emprise des travaux. Cet important centre religieux régional, fréquenté entre le I^er s. av. J.-C. et le début du IV^e s. ap. J.-C., est principalement connu pour son fanum qui sert de fondations à l’église actuelle. Deux autres fana et un probable complexe thermal ont également été repérés par prospection aérienne et pédestre.

L’opération a permis d’identifier une vingtaine d’aménagements ; en raison d’un arasement important, aucun niveau de sol ou de circulation n’a été préservé. Datées du Haut-Empire, trois fosses-dépotoirs et une fosse avec dépôt de céramique faisaient partie d’un ensemble à vocation cultuelle ou domestique, peut-être complété par le puits retrouvé à proximité. Celui-ci a vraisemblablement été creusé durant l’époque romaine, comme l’attesterait la planche en chêne découverte au fond et datée par dendrochronologie de 165 +-10 ans ap. J.-C. Il a ensuite été réutilisé comme puisard à l’époque contemporaine. 

Sur le haut de la parcelle, un petit bâtiment quadrangulaire d’environ 4 m de côté a été mis au jour, délimité par trois empierrements rectilignes et un quatrième récupéré. La mauvaise conservation des structures empêche de déterminer s’il s’agit de solins destinés à supporter des parois en matériaux légers ou de fondations de murs étroits maçonnés. L’absence de mobilier et d’aménagements internes ne permet pas non plus d’établir la fonction de ce petit bâtiment, ni de l’attribuer avec certitude à l’époque romaine. Néanmoins, il est tentant de le comparer aux petites chapelles quadrangulaires qui accompagnent les temples principaux de certains centres religieux. 

À une époque indéterminée, un réseau de drains et un fossé sont installés dans le secteur. Diverses structures récentes (inhumations animales, fosses-dépotoirs) ont également perturbé les niveaux antiques