Un vaste projet de gravière de 3,2 hectares, au lieu-dit Sur le Moty, a fait l’objet d’une opération de sondages de diagnostic suivie d’une campagne de fouille extensive sur environ 4500 m². Cette dernière a permis de mettre en évidence 129 structures, dont des fosses à fonction indéterminée, des trous de poteau et des structures de combustion. Ces vestiges, typiques d’un habitat rural, se concentrent dans trois zones distinctes. 

L’absence d’une stratigraphie développée et de couches d’occupation, combinée à la rareté du mobilier, ne permettent pas d’attribuer la majorité des structures à l’une ou l’autre des phases d’occupation.

L’étude du mobilier, ainsi que les analyses ¹⁴C, attestent d’une très longue occupation du site, s’étendant, de manière discontinue, de la fin du Néolithique ancien jusqu’au Bas-empire. Le mobilier métallique provenant des couches supérieures atteste une fréquentation du site au Moyen Âge et à l’époque Moderne.

Un foyer à pierres chauffées, daté entre 4500 et 4300 BC par 14C (INT11673/1027 : 5610 ± 40 BP) témoigne d’une occupation précoce. Il est constitué d’une fosse rectangulaire aux angles arrondis (longueur 3,25 m, largeur 1,25m), peu profonde (20 cm) dont les parois et le fond sont fortement rubéfiés. Le fond est tapissé d’une couche de charbon surmontée d’un niveau de pierres manifestement marquées par l’exposition au feu. Quatre autres structures similaires ont été mises au jour à une centaine de mètres au sud-est. De dimensions plus réduites, elles ont été datées par ¹⁴C du III-IV^ème siècle ap. J.-C. Celles-ci semblent s’organiser de part et d’autre d’un ensemble constitué de quatre bâtiments sur poteau (environ 6 m sur 8 m) dont la fonction demeure indéterminée. 

La période de La Tène finale est représentée par une grande fosse empierrée d’environ 3 m de diamètre. Son comblement a livré un ensemble céramique remarquable composé d’une trentaine d’individus, dont six pots au profil complet. Ce lot, au faciès très cohérent datant la seconde moitié du II^e s. av. J.-C., comprend notamment des fragments d’amphore d’origine italique et un pot présentant un graffito effectué avant cuisson. Ces éléments rares et atypiques pour ces périodes sur le Plateau suisse supportent l’hypothèse d’un dépôt de mobilier.

Une monnaie du XIII^ème, émise par l’évêché de Lausanne, atteste d’une fréquentation au Moyen Âge. Cette découverte est sans doute liée à la présence d’une église de la même période située à quelques dizaines de mètres à l’est de la zone investiguée.