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Yverdon-les-Bains - Rue des Jordils 4b


Un projet immobilier à la rue des Jordils 4b, dans la région archéologique (RA 387/301), a déclenché une campagne de sondages suivie d’une fouille sur une surface d’environ 400 m2

Cette opération a permis de découvrir cinq structures et cinq phases d’occupations datées de la période romaine et moderne, voire du 19e s. 

La plus ancienne (phase 1) est implantée sur la partie sommitale du cordon littoral III. Elle est matérialisée par deux murs chaînés à angle droit. L’un d’eux correspond au prolongement d’un mur mis en évidence en 1989 (R. Kasser, 1989) lié avec lequel il forme un angle. Cet ensemble mesure au minimum 5,50 m sur 3 m. Il est bordé au nord-est et au sud-est par deux murs formant un angle et intégralement spoliés. Compte tenu du contexte archéologique de ce secteur durant la période romaine (deux zones funéraires, aux Moulins et en L’Isle, et le sanctuaire de la rue du Midi), l’édicule ainsi formé peut être interprété comme un sacellum similaire à ceux découverts dans le sanctuaire de la rue du Midi mis au jour en 2003 à une centaine de mètres plus au sud (Menna, Schopfer 2004). Son orientation, sa mise en œuvre et ses dimensions sont en effet analogues, mais l’absence d’éléments matériels caractéristiques accompagnant les lieux de cultes (dépôts, offrandes, ex-voto, etc.) ne permet pas de conforter cette hypothèse. En outre, les vestiges de la phase 1 sont plus tardifs que ceux mis au jour en 2003, puisque leur datation est fixée à la seconde moitié du 2e s. jusqu’à la fin du 3e s. sans exclure le début du 4e s.

Suite à l’abandon du site, le mur ST7 a été entièrement spolié vers le deuxième quart, voire le deuxième tiers du 4e s. (phase 2).

Ces vestiges sont scellés par une couche de limon sableux noirs mise en évidence sur toute la parcelle (phase 3). Ces dépôts de sédiments d’inondation récurrents alternant avec des moments de pédogénèse et apports anthropiques, pas antérieurs au Bas-Empire d’après ce que le faciès monétaire laisse envisager (analyse en cours), ne sont associés à aucune structure. En l’absence d’analyses sédimentaires ou micro-morphologiques, ils sont provisoirement interprétés comme des « terres noires ».

Ils sont recoupés par un fossé mesurant environ 4,80 m de largeur pour une profondeur de 1,20 m, orienté du nord vers le sud. Cet aménagement d’interprétation difficile (canal ?) qui s’étend hors de l’emprise de travaux est postérieur au Bas-Empire (phase 4).

Enfin, ce dernier est lui-même recoupé perpendiculairement par un autre fossé ou canal mesurant 6,80 m de largeur pour une profondeur de 1,05 m, daté de l’Époque Moderne, voire du 19e s. (phase 5).

Ces deux structures rappellent deux autres fossés mis au jour à l’extrémité sud de la parcelle en 1948 (Kasser A., 1948). Ces fossés ou/et canaux sont probablement en lien avec des travaux d’assainissement.

Enfin, du mobilier archéologique provenant de sites yverdonnois dégagés entre 1945 et 1989 a été redécouvert. Conservé chez leur inventeur, il provient de la rue des Philosophes 51 (1973), de la rue des Jordils 8 (1989) et 49 (1945), du cimetière (1974), du préau au sud du château (1975), de la rue du Valentin (1976) et du château (1977). Il a été intégré aux collections archéologiques du Musée d’Yverdon et région.

Mis au jour dans ce contexte, les grains du castrum découverts en 1974 ont été datés par radiocarbone de 550 à 650 ap. J.-C., ce qui les associe définitivement à cet édifice militaire qui a perduré au moins jusqu’au 7e s. ap. J.-C.


Commune : Yverdon-les-Bains

Adresse/lieu-dit : Rue des Jordils 4b

Département/Canton : Vaud

Année de fouille : 2019

Période principale d'occupation : Antiquité

Autres périodes représentées : Moyen Âge,Période moderne,Epoque contemporaine

Responsable d'opération : François MENNA

Aménageur : Particulier

Raison de l'intervention : Construction de logements

Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)