Archives de catégorie : chantiers

Visite Saint-Sever

Visite du site archéologique de Saint-Sever (Landes)

Visite du site antique de Saint-Sever (Landes) en cours de fouille

Visite Saint-Sever
Archéologues au travail à Saint-Sever (Cliché P. Meyranx)

Les équipes d’Archeodunum seront heureuses de vous accueillir à Saint-Sever (Landes) pour vous faire découvrir l’habitat rural antique qu’elles sont en train de fouiller.

Les visites auront lieu le mercredi 27 juillet de 13h à 17h.

Les visites commentées par les archéologues dureront environ 45 minutes, avec un départ toutes les 20 minutes.

Les groupes seront limitées à une vingtaine de personnes.

Entrée libre.

Pensez à prendre de bonne chaussures  et bonne visite !

Accès par la D924 aux abords du Chemin de Matoch.

Accès Saint-Sever
Plaquette_saint-sever
Téléchargez la plaquette de présentation du site
Étude archéologique du bâti après décroutage des enduits.

Quoi de neuf à Ainay-le-Vieil ?

Quoi de neuf à Ainay-le-Vieil ?

Archéologie et restaurations au château

Depuis janvier 2020, une partie du château d’Ainay-le-Vieil (Cher) fait l’objet d’une importante campagne de restaurations.  A la demande et grâce à une aide financière de la Conservation régionale des monuments historiques, ces travaux sont accompagnés d’une étude archéologique du bâti. Il s’agit de retracer les techniques de construction du château médiéval et du logis de la Renaissance, en mettant en évidence les transformations de ces deux édifices au fil des siècles. Les résultats, très riches, apportent de nouvelles connaissances sur le système défensif du château, la datation du logis et son ornementation.

Angle nord-est du château. Le logis de la Renaissance est enveloppé d’échafaudages.
Angle nord-est du château. Le logis de la Renaissance est enveloppé d’échafaudages.

Un château au plan octogonal

Le château d’Ainay-le-Vieil est communément daté du XIIIe siècle par son architecture dite « capétienne ». Il se compose de murs de courtine crénelés d’environ 11 m de haut dessinant un plan octogonal. Neuf tours d’environ 15 m de haut, au plan généralement semi-circulaire, se dressent à la jonction de ces portions d’enceinte. Deux tours encadrent la porte d’accès au château, accessible aujourd’hui par un pont en pierre qui enjambe les douves remplies d’eau. À l’angle nord-est, on observe une configuration spécifique, avec une tour circulaire qui relie deux courtines formant un angle droit. C’est à cet endroit qu’un logis composé de deux corps de bâtiments et d’une tour d’escalier a été construit à la Renaissance.

Plan du château médiéval et du logis.
Plan du château médiéval et du logis.
Façade nord du logis de la Renaissance aménagée dans la courtine médiévale. Vue de l’extérieur, après restauration.
Façade nord du logis de la Renaissance aménagée dans la courtine médiévale. Vue de l’extérieur, après restauration.

Un vaste programme de restaurations

Les restaurations amorcées en 2020 ont spécifiquement concerné les parements extérieurs du logis de la Renaissance, ainsi que sa charpente. Trois tours et quatre courtines ont été impactées par ces travaux. Au XIXe ou au XXe siècle, l’ensemble des parements a été recouvert d’un enduit gravillonneux qui présentait des décollements importants. Il a donc été décidé de purger cet enduit et d’en réaliser un nouveau. Grâce au décroutage qui a mis à nu les murs, Camille Collomb et ses collaboratrices ont eu l’opportunité d’expertiser l’ensemble des maçonneries médiévales, d’en étudier les détails de la construction et de proposer des restitutions du château ancien.

Tour nord-est : créneau transformé en fenêtre et partie haute d’une archère.
Tour nord-est : créneau transformé en fenêtre et partie haute d’une archère.

Créneaux, archères et hourds : un château médiéval bien protégé

Tout d’abord, l’étude a révélé que, à l’instar des courtines, les tours étaient à l’origine crénelées. Ce n’est qu’après le Moyen Âge que certains créneaux ont été transformés en fenêtres, et d’autres simplement murés.
Les tours et, occasionnellement, les courtines, étaient également pourvues de hautes archères, réparties sur deux niveaux (en bas et en haut des murs). Pour les tours, chaque niveau se caractérisait par trois archères dont le plan de tir permettait de protéger les abords du château. Avec l’introduction des armes à feu, à partir du XIVe siècle, les fentes de tir du niveau inférieur ont été transformées en canonnières.
Enfin, l’étude archéologique a révélé que les tours étaient pourvues de hourds, véritables galeries en bois positionnées en surplomb des murs pour permettre de défendre les abords du château. La restitution des hourds repose sur l’identification des trous d’ancrage des poutres.

Hourds
Dessin de restitution d’un hourd (E.‑E. VIOLLET-LE-DUC, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, tome 6, p. 139).
Angle nord-est du château : charpente de la tour et du logis.
Angle nord-est du château : charpente de la tour et du logis.

1502 : la datation précise de la charpente du logis

Le logis en appui contre les murs de l’enceinte médiévale est pourvu, dès l’origine, d’une charpente à chevrons formant ferme. Une datation dendrochronologique (Ch. Perrault, C.E.D.R.E.) révèle que les arbres ont été abattus en 1502. Grâce à ces informations, on peut donc placer avec certitude la construction du logis entre l’extrême fin du XVe et le début du XVIe siècle.

Créatures imaginaires sculptées en façade de l’escalier d’honneur.
Créatures imaginaires sculptées en façade de l’escalier d’honneur.
Aile nord du logis avec sa façade agrémentée de sculptures.
Aile nord du logis avec sa façade agrémentée de sculptures.
Au sommet d’une lucarne : sculpture de singe enchaîné.
Au sommet d’une lucarne : sculpture de singe enchaîné.

De fantastiques ornements

Les façades du logis se caractérisent par de nombreux ornements. L’alternance entre des assises de pierres de taille et des bandes enduites confère un rythme horizontal à l’ensemble, équilibré par les moulurations des fenêtres. Surtout, les façades possèdent une grande quantité de sculptures dont l’ensemble est représentatif de l’époque de la construction. L’escalier d’honneur est particulièrement foisonnant avec des sculptures en bas-relief représentant une végétation peuplée de créatures fantastiques.

Un point central de l’archéologie du bâti : la coactivité entre les différents corps de métier

Lors des chantiers de restauration, différents corps de métier travaillent en parallèle : maçons, tailleurs de pierre, charpentiers, couvreurs ou peintres. Cette coactivité donne lieu à des rencontres propices aux échanges de savoir-faire. Pour les archéologues, ces partages sont riches car ils permettent de confronter les pratiques actuelles des artisans avec les traces laissées par les bâtisseurs depuis le Moyen Âge. Le dialogue autour des découvertes peut également entraîner la modification du projet de restauration par les architectes, afin d’intégrer les résultats de l’étude archéologique. C’est le cas à Ainay-le-Vieil, où la présence des hourds en haut des tours a été matérialisée par des pièces de bois de section carrée placées dans chacun des trous d’ancrage.

Étude archéologique du bâti après décroutage des enduits.
Étude archéologique du bâti après décroutage des enduits.

Et après ?

Les archéologues achèvent leur mission bien avant les autres corps de métier. Une fois le chantier de restauration achevé (printemps 2022), les échafaudages sont déposés et les parements, comme neufs, sont de nouveau visibles par tous. De son côté, l’équipe archéologique s’applique à analyser les échantillons, à compiler la documentation et à rédiger un rapport d’étude qui rassemble la totalité des résultats obtenus sur le terrain. Ces nouvelles données enrichissent considérablement les connaissances sur le château et seront directement transmises au public lors des visites guidées.

Opération d’archéologie du bâti conduite entre 2020 et 2022 sur la commune d’Ainay-le-Vieil, en accompagnement du chantier de restauration du château.

Prescription et accompagnement financier : Conservation régionale des monuments historiques.

Maîtrise d’ouvrage : SCI du château d’Ainay-le-Vieil

Opérateur archéologique : Archeodunum (Responsable : Camille Collomb)

visite sites gaulois

Visites publiques de deux sites gaulois entre Nantes et Saintes

Visites publiques de deux sites gaulois en cours de fouille

 

Les équipes d’Archeodunum sont en train de fouiller deux sites gaulois à Chaniers et Sèvremoine. Venez les découvrir lors de journées portes-ouvertes les 18 et 21 mai 2022

Visite du site de Chaniers

Découverte archéologique à Chaniers (Charente-Maritime) : une ferme gauloise vieille de plus de 2500 ans.

Visite publique le 18 mai 2022 de 14h à 17h.

Plus d’infos ici

Visite du site de Sèvremoine

Archéologie à Sèvremoine (Maine-et-Loire) : les Gaulois s’invitent sur la future extension de l’ « Actipôle Loire ».

Visite publique le 21 mai 2022 de 10h à 12h et de 13 h 30 à 16 h30

Plus d’infos ici

Montbrison_remparts_couv

Une année d’étude sur les remparts de Montbrison

Une année d’étude sur les remparts de Montbrison

Le nez au mur et les mains dans la terre

C’est le long du boulevard Duguet à Montbrison, qu’une équipe de la société Archeodunum a réalisé une étude archéologique des remparts de la ville. Les travaux de confortation et de mise en valeur de ces murs ont conduit le Service Régional de l’Archéologie de la région Auvergne Rhône-Alpes à prescrire une étude archéologique. Durant quinze semaines, d’octobre 2020 à septembre 2021, les archéologues ont ainsi étudié une centaine de mètres linéaires de la fortification et exploré un espace intra-muros accolé au rempart.
Depuis les échafaudages, dans le sous-sol ou dans les archives, les traces recueillies documentent la mise en place des fortifications montbrisonnaises et révèlent la vie quotidienne durant le Moyen Âge et la période Moderne.

 

Le rempart et le collège Victor de Laprade vus depuis le boulevard Duguet, lors de l'arrivée des archéologues
Le rempart et le collège Victor de Laprade vus depuis le boulevard Duguet, lors de l'arrivée des archéologues
Plan général de Montbrison avec localisation de l'étude archéologique
Plan général de Montbrison avec localisation de l'étude archéologique

Grande profondeur et haute précision

L’intervention de Cécile Rivals et de son équipe a pris diverses formes. En coactivité avec les maçons chargés de la restauration, les archéologues ont investi les échafaudages et procédé à l’analyse des murs du rempart sur une longueur d’environ 100 mètres. La stabilité de la fortification faisait l’objet de mesures topographiques régulières grâce à des capteurs fixés dans les murs.
Intra-muros, dans la cour du collège Victor de Laprade, ce sont environ 75 m2 qui ont été explorés, jusqu’à la profondeur impressionnante de 7 mètres. Un dispositif de blindage a apporté toutes les garanties de sécurité pour la fouille de cet espace restreint. Une grue, constamment présente, a permis d’évacuer les déblais, et même de déposer une petite pelle mécanique dans le fond de la fouille, afin de faciliter le travail des archéologues.

Étude de la courtine du XIIIe siècle depuis les échafaudages
Étude de la courtine du XIIIe siècle depuis les échafaudages
Dégagement des fondations de la courtine du XIIIe siècle
Dégagement des fondations de la courtine du XIIIe siècle

Les fortifications : quand l’histoire se confronte à l’archéologie

La ville de Montbrison a été défendue par plusieurs fortifications successives. Au XIIIe siècle, le château et le bourg castral, situés sur la butte basaltique dominant Montbrison, étaient protégés par une enceinte circulaire. À la fin de la guerre de Cent Ans, les Montbrisonnais furent autorisés à construire un grand rempart autour de la ville. Au milieu du XVe siècle, la ville était donc protégée par une fortification longue de plus de 2 km, ponctuée de nombreuses tours semi-circulaires. Des tours semblables furent alors ajoutées contre la courtine du XIIIe siècle, qui montrait déjà des signes de faiblesse.
Ces données connues par des sources historiques ont pu être confrontées à la réalité archéologique lors de l’intervention de 2020-2021. Grâce à l’analyse interne et externe de la tour T1, les archéologues ont notamment pu étudier le mode constructif de la courtine du XIIIe siècle, le rôle de contrefort des tours semi-circulaires ajoutées deux siècles plus tard, et les constantes interventions de consolidation de ces ouvrages fortifiés.

Fouille en cours, avec à gauche, l'intérieur de la tour semi-circulaire ajoutée au XVe siècle
Fouille en cours, avec à gauche, l'intérieur de la tour semi-circulaire ajoutée au XVe siècle
Plan phasé des principaux vestiges
Plan phasé des principaux vestiges

Une occupation dense contre les remparts

Dans l’espace fortifié, c’est un habitat dense qui s’est développé, comme en témoigne le dessin réalisé pour l’armorial de Revel au milieu du XVe siècle. Une portion de maison a été retrouvée enfouie, avec une partie de ses murs et d’un sol pavé. Autre témoignage de la vie quotidienne, une canalisation recueillait les eaux usées du bourg pour les rejeter à l’extérieur de la ville, à travers le rempart.

Traces de la vie quotidienne au XIIIe siècle : habitation et réseau d’eaux usées
Traces de la vie quotidienne au XIIIe siècle : habitation et réseau d’eaux usées
Pot en céramique daté entre la seconde moitié du XVe siècle et la première moitié du XVIe siècle
Pot en céramique daté entre la seconde moitié du XVe siècle et la première moitié du XVIe siècle

Une phase de remblaiement

Durant la période Moderne, lorsque l’aspect défensif des remparts ne fut plus essentiel, les constructions furent rasées et l’espace intra-muros remblayé. Les terres apportées contenaient une grande quantité de déchets : carcasses d’animaux consommés, vaisselle brisée en céramique et en verre, ou encore objets métalliques, tous témoins de la vie quotidienne.
Le jardin de la famille de La Noérie, dont la maison est devenue l’actuel collège Victor de Laprade, occupait cet espace remblayé. Un belvédère fut aménagé à l’emplacement de la tour fouillée, probablement pour profiter de la vue dégagée sur les monts du Forez.

Et maintenant ?

Le collège Victor de Laprade a retrouvé l’intégralité de sa cour de récréation, tandis que les remparts consolidés vont continuer à témoigner du riche passé de Montbrison. Côté archéologie, un long travail d’analyse des données recueillies sur le terrain est en cours (relevés, photographies, objets, prélèvements, documents d’archive). Nos spécialistes se livrent à de minutieuses études, afin de comprendre comment on a vécu autour des remparts de Montbrison à partir du Moyen Âge. Tous les résultats seront réunis dans un rapport final abondamment documenté, et seront présentés au grand public sous la forme d’une conférence.

Opération d’archéologie préventive conduite entre octobre 2020 et septembre 2021 sur la commune de Montbrison (Loire), boulevard Duguet, en préalable à la consolidation et la mise en valeur du rempart.

Prescription et contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Maîtrise d’ouvrage : Municipalité de Montbrison

Opérateur archéologique : Archeodunum (Responsable : Cécile Rivals)

Pully - coffres néolithiques

Des tombes en coffre néolithiques à Pully (Vaud)

Découverte de huit nouvelles tombes en coffres sur la nécropole néolithique de Pully (Vaud)

La nécropole de Pully-Chamblandes est un haut-lieu pour la recherche néolithique dans le canton de Vaud. A l’été 2021, Morgan Millet et son équipe ont effectué un suivi archéologique lors lors de travaux menés par les services industriels de la ville de Pully, au Chemin de Verney. Ces fouilles ont permis de reconnaître huit tombes en coffre sur une surface d’à peine 10 m².

Pully - Vue générale de quatre tombes
Vue générale de quatre tombes
Pully - Vue des dalles latérales de deux coffres
Vue des dalles latérales de deux coffres

Un peu d’histoire

L’intervention archéologique a eu lieu au niveau d’une importante nécropole qui avait été identifiée à la fin du XIXe siècle par Albert Naef, le premier archéologue cantonal vaudois. L’ensemble est resté célèbre et le terme «cistes de type Chamblandes» désigne depuis lors les tombes aménagées en petits coffres de dalles, durant le Néolithique moyen, entre 4500 et 3500 av. J.-C. Les premières fouilles s’y sont déroulées en 1880, et depuis une douzaine d’interventions se sont succédées. La nécropole est installée sur une terrasse surplombant d’une trentaine de mètres le lac Léman. Pour l’heure, son emprise maximale reconnue est d’environ 90 x 35 m. Au vu de l’absence de documentation pour certaines investigations anciennes, le nombre total de tombes fouillées n’est pas connu avec précision, mais peut être estimé à plus de 80.

Chamblandes
Relevé d’Albert Naef en 1901 d'une inhumation double d’un homme et d’une femme avec un pectoral en défenses de suidés ( Archives cantonles vaudoises - GALLAY (A.) (dir.), Des Alpes au Léman. Images de la préhistoire, Gollion, Infolio, 2006).
Chamblandes 2
Reconstitution d'une scène d’inhumation néolithique à Corseaux. Dessin : André Houot ; mise en couleur : Jocelyne Charrance (GALLAY (A.) (dir.), Des Alpes au Léman. Images de la préhistoire, Gollion, Infolio, 2006)

Découvertes de huit nouvelles tombes néolithiques

Les vestiges découverts lors de cette campagne apparaissent sous un faible recouvrement compris entre à peine 0,5 et 0,7 m.

Les tombes se composent d’un coffre formé de quatre dalles de molasse de chant, une cinquième faisant office de couvercle. Elles sont majoritairement orientées est-ouest. Le niveau d’ouverture des fosses d’implantation de ces tombes n’est pas conservé, et certaines dalles de couvertures sont mêmes absentes.

Sur ces huit tombes, seules deux se développent entièrement dans l’emprise de la tranchée. Les six autres se développent partiellement hors emprise ou ont été perturbées par des creusements postérieurs en lien avec les réseaux urbains . La dalle de couverture est absente sur deux tombes et n’est que très partiellement conservée pour les trois autres.

Pully - Trois tombes en cours de fouille
Trois tombes en cours de fouille
Pully - Détail de la dalle de couverture effondrée d'une tombe
Détail de la dalle de couverture effondrée d'une tombe

Des coffres peu fournis

Seules trois tombes ont livré des restes osseux : il s’agit à chaque fois d’éléments crâniens.  Une autre tombe n’a pu être observée qu’en stratigraphie, en bord de fouille, mais on pouvait noter la présence de restes osseux et d’éléments de parure (perles en lignite) qui ont été récoltés pour étude. Aucun autre mobilier n’a été découvert hors des tombes.

La taille réduite des différents coffres, ainsi que la très faible quantité de restes osseux conservés nous donnent tout de même des informations, dans le sens ou ces éléments semblent indiquer qu’il s’agit de tombes d’individus a minima immatures, voire très jeunes.

Pully - Tombe avec fragments de crâne
Tombe avec fragments de crâne

Opération d’archéologie préventive conduite à l’été 2021 sur la commune de Pully (Vaud), en préalable à des travaux de réseaux.

Prescription et contrôle scientifique : Service archéologique du canton de Vaud

Maîtrise d’ouvrage : Services industriels de la ville de Pully

Opérateur archéologique : Archeodunum (Responsable : Morgan Millet)

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Presque 10 000 ans d’histoire à Cercy-la-Tour (Nièvre)

Presque 10 000 ans d’histoire à Cercy-la-Tour !

Vestiges du Mésolithique au Moyen Âge sur le site des “Fourneaux”

C’est en préalable à l’extension des activités de l’entreprise Cassier qu’une fouille archéologique s’est déroulée au sud de Cercy-la-Tour (Nièvre), au lieu-dit « Les Fourneaux ». Cette opération apporte de nouvelles et solides données sur le lointain passé des lieux. Un passé aux allures de zone de chasse, puis, sept millénaires plus tard, de vie de campagne avec une ferme gauloise, un hameau gallo-romain et des fours du haut Moyen Âge.

Vue générale du site en direction du nord. Au fond, la route de Decize et l’entreprise Cassier.
Vue générale du site en direction du nord. Au fond, la route de Decize et l’entreprise Cassier.
Plan général sur fond de vue aérienne © Google Earth
Plan général sur fond de vue aérienne © Google Earth

À la recherche des Gallo-Romains

La fouille se positionne directement au sud de la route de Decize, qui traverse la commune d’est en ouest. L’opération était motivée par l’agrandissement des locaux de l’entreprise de transport Cassier, un projet accompagné par Nièvre Aménagement. C’est à la suite de la détection de vestiges gallo-romains, du IIIe siècle après J.-C. en particulier, que le Service régional de l’archéologie a demandé l’exploration d’un hectare de terrain.

Colluvions et intempéries

L’emprise occupe un bas de pente, bordé à l’est par un ancien vallon. Cette configuration a engendré de forts colluvionnements recouvrant et séparant les vestiges. Les conditions météorologiques particulièrement éprouvantes durant la fouille (du 25 mai au 23 juillet 2021) ont permis de prendre la mesure de l’ampleur et de la rapidité de ces phénomènes.

450 vestiges et 10 000 ans d’histoire

Le site a été décapé à l’aide de pelles mécaniques afin d’atteindre le toit des vestiges. Sur la totalité de la surface, Jonathan Javelle et son équipe ont documenté près de 450 structures, couvrant une période chronologique plus large qu’attendue, allant du Mésolithique au Moyen Âge.

Coupe d’une fosse mésolithique
Coupe d’une fosse mésolithique, avec sa forme caractéristique dite « à téton », due au surcreusement que l'on perçoit au centre

De bien étranges fosses

Les premiers indices d’occupation remontent au Mésolithique, une période de transition qui voit l’émergence des premiers agriculteurs. Il s’agit de quatre fosses dites « à téton ». Ce nom est lié à leur forme, un creusement circulaire large et profond (environ 1,80 m de diamètre pour une profondeur de 1 m), prolongé en son centre par un étroit creusement. Leur fonction peut être liée à la chasse en tant que piège, le surcreusement ayant éventuellement été pratiqué pour y installer un pieu. Des datations au carbone 14, réalisées après la fin de la fouille, ont donné une fourchette chronologique comprise entre 7 350 et 6 800 av. J.-C.

Les Gaulois sont dans le vallon

C’est dans la zone du vallon, à une profondeur de plusieurs mètres, que plusieurs éléments suggèrent une occupation de la fin de la période gauloise. Quatre trous de poteau particulièrement massifs, de 1,40 m de diamètre pour 1,20 m de profondeur, dessinent l’ossature principale d’un bâtiment sur poteaux porteurs. Il s’agit d’un modèle de bâtiment largement documenté par ailleurs, mais qui apparaît pour la première fois dans la région de Cercy-la-Tour. Cet ensemble est notamment complété par des fossés. Les amphores et la céramique qui en sont issues sont attribuables à la fin de la période gauloise (Ier siècle avant J.-C.).

La chambre de cuisson du four de potier
La chambre de cuisson du four de potier

À l’époque gallo-romaine, un hameau et un potier

C’est la période antique qui est la mieux représentée, avec un mobilier abondant et de nombreuses structures fossoyées (trous de poteau, fosses et fossés). Plusieurs ensembles de trous de poteau semblent former des plans de bâtiments : dans la partie basse du site, c’est ainsi un long bâtiment de douze poteaux de 13 m sur 6 m qui se dessine.
En amont, nos archéologues ont documenté un four de potier bien conservé, avec sa fosse de travail, son alandier et sa chambre de chauffe équipée de piles maçonnées. L’ensemble paraît avoir fonctionné durant la période antique, entre le IIe et le IIIe siècle après J.-C.

Perle en pâte de verre
Perle en pâte de verre
Meule en pierre
Meule en pierre
Fragment de tuile avec une empreinte de pied d’enfant
Fragment de tuile avec une empreinte de pied d’enfant
Traces de pattes de chat et de chien sur une tuile
Traces de pattes de chat et de chien sur une tuile

Six fours à pain du haut Moyen Âge ?

Enfin, six autres fours creusés dans le sol ont été dégagés. Il pourrait s’agir de fours à pain. Leur forme semble renvoyer à une datation au Haut Moyen Âge. Aux alentours, de nombreuses empreintes de poteau évoquent la présence de bâtiments.

Et après ?

La fouille étant terminée, l’aménageur a récupéré son terrain pour y mettre en œuvre son projet. Côté archéologie, une dizaine de nos experts va analyser l’ensemble des données recueillies (photos, dessins, objets, etc.). La céramique, les objets en métal et les ossements vont être étudiés pour parvenir à dater le site et comprendre ses fonctions. Tous les résultats seront rassemblés dans un rapport de fouille abondamment documenté, qui permettra de mieux comprendre comment vivaient nos ancêtres plus ou moins lointains aux abords de Cercy-la-Tour.

Opération d’archéologie préventive conduite de mai à juillet 2021 sur la commune de Cercy-la-Tour (Nièvre), en préalable à l’extension de l’entreprise Cassier.

Prescription et contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie de Bourgogne-Franche-Comté

Maîtrise d’ouvrage : Nièvre Aménagement

Opérateur archéologique : Archeodunum (Responsable : Jonathan Javelle)

Genté

Découverte d’un village du haut Moyen Âge à Genté (Charente)

Découverte d’un village du haut Moyen Âge à Genté

Des visites publiques du site sont prévues le 6 avril 2022 après-midi.

Plus de renseignements ici

Depuis fin janvier 2022, et pour une durée de trois mois et demi, une équipe d’Archeodunum mène une fouille archéologique à l’ouest de Genté (Charente), aux lieux-dits « La Combe des Gourdins » et « Le Fief de la Couture ».
Objet d’une prescription du Service régional de l’archéologie de Nouvelle-Aquitaine motivée par l’agrandissement d’une zone artisanale, la zone à étudier occupe un peu plus de quatre hectares. Les premiers résultats sont spectaculaires : sur un spectre d’occupation couvrant environ 1500 ans, les archéologues ont mis au jour un village du haut Moyen Âge, des bâtiments de l’âge du Fer et des traces d’activités agricoles de ces deux périodes.

Plan général des vestiges
Plan général des vestiges

Plusieurs centaines de vestiges

La fouille a débuté par le retrait de la terre végétale à l’aide de pelles mécaniques, sous la surveillance de l’équipe et la responsabilité de Michaël Gourvennec. Sous cette couche, les archéologues ont recensé 1317 structures (ou vestiges) creusées dans le sol. Dessinant un enchevêtrement parfois complexe, elles appartiennent à différentes époques et se répartissent en grandes catégories : des trous de poteau formant des plans de bâtiments (ultimes restes de constructions en bois), bâtiments à sols excavés ou fonds de cabane, des fossés et des fosses. Chaque vestige est fouillé manuellement, avec une truelle, photographié, dessiné (en plan et en coupe), minutieusement décrit et le mobilier recueilli est inventorié. L’ensemble des informations ainsi obtenu permettra de mieux comprendre les activités de ces communautés.

Fouille des trous de poteau formant un grenier
Fouille des trous de poteau formant un grenier médiéval
Fouille d'un fond de cabane médiévale
Fouille d'un fond de cabane médiévale

Un village du haut Moyen Âge

C’est la période médiévale qui concentre la majorité des vestiges : plus précisément entre le VIe et le VIIe siècle ap. J.-C., selon les premières indications livrées par les objets en poterie . Les vestiges archéologiques permettent d’identifier des plans de bâtiments situés à l’intérieur d’une enceinte fossoyée séparant, tant physiquement que symboliquement, l’espace d’habitation et de stockage de celui de production.
De ces bâtiments, il ne subsiste plus aujourd’hui que les trous de poteau. Ces bâtiments disposaient donc d’une ossature en bois, associant parfois la terre crue pour les murs et la terre cuite pour les toits (tuiles plate type tegulae). Il n’est pas impossible que des toits de chaume aient existé et cohabité avec des toits en tuile mais ils ont disparu sans laisser de traces !
Parmi ces bâtiments on retrouve des bâtiments à quatre poteaux caractéristiques des greniers de la période et des bâtiments plus imposants, à cinq, six voire douze trous de poteaux ! Ceux-ci sont très certainement des bâtiments d’habitation et/ou servant d’étable.
En plus de ces bâtiments sur poteaux, les archéologues ont mis au jours des « fonds de cabane ». Ces vestiges correspondent à des bâtiments dont le sol a été creusé (sur 0,50 m en moyenne) permettant de disposer d’un sol propice à certaines activités artisanales comme le tissage. Ces bâtiments disposaient aussi de poteaux supportant les cloisons et la charpente. Les poteaux peuvent être disposés aux angles du creusement ou bien dans l’axe de celui-ci, les poteaux se trouvant alors en vis-à-vis aux extrémités du creusement.
Au total, on recense 67 bâtiments pouvant appartenir au haut Moyen Âge. Il semble qu’à chaque bâtiment d’habitation corresponde un petit groupe de bâtiment de type grenier. Compte-tenu du nombre de grenier (38 !), l’une des principales activités était l’agriculture. À cela s’ajoute peut-être une activité pastorale et de petites activités artisanales comme en témoigne les « fonds de cabane ». L’ensemble de ces vestiges permettent d’envisager l’existence d’un village durant les VIe-VIIe siècle ap. J.-C.

Vases découverts dans un fond de cabane
Vases découverts dans un fond de cabane

Une ferme de l’âge du Fer

Bien avant le village du haut Moyen Âge, une petite ferme de l’âge du Fer (800-100 av. J.-C.) occupe le bas de la colline de la Combe des Gourdins. Celle-ci se compose de neuf bâtiments, comprenant des bâtiments d’habitation et des bâtiments de stockage. Comme pour l’occupation du haut Moyen Âge, il semble que cette ferme était enclose. Un fossé, peut-être palissadé, délimitait cette ferme à l’ouest.

Pour la suite…

Au sortir du terrain (vers fin avril), la communauté de commune du Grand-Cognac pourra poursuivre l’agrandissement de la zone artisanale de la Combe des Gourdins. Côté archéologie, les experts d’Archeodunum étudieront l’ensemble des données recueillies (photos, dessins, objets, graines, pollens, etc.) afin de comprendre au mieux quelle a été la vie des communautés humaines à des époques bien différentes dans ce secteur de la Charente. En particulier, on saisira mieux l’activité agricole et pastorale durant le haut Moyen Âge. Tous les résultats seront rassemblés dans un rapport de fouille abondamment documenté. À suivre !

Opération d’archéologie préventive du 24 janvier au 29 avril 2022 sur la commune de Genté (Charente), en préalable à l’agrandissement de la zone d’activité de la Couture.

Prescription et contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie de Nouvelle-Aquitaine.

Maîtrise d’ouvrage : Grand Cognac Communauté d’Agglomération

Opérateur archéologique : Archeodunum (Responsable : Michaël Gourvennec)

Boigny-2021

Riche passé et mur tombé à Boigny-sur-Bionne

Riche passé et mur tombé à Boigny-sur-Bionne

Boigny-sur-Bionne (Loiret) – ZAC de la Clairière, Tranche 2

En 2019, une première fouille archéologique avait levé le voile sur un important domaine rural d’époque romaine au nord de Boigny-sur-Bionne (45), en explorant la résidence des maîtres des lieux. En 2021, ce sont les structures d’exploitation qui ont émergé du sol, sous la forme de bâtiments disposés au sein d’un vaste enclos. Mais ces vestiges romains s’installent sur un substrat déjà occupé depuis près de six siècles, en particulier avec une ferme gauloise manifestant la présence ancienne d’une puissante élite locale.

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Les raisons de l’intervention

La fouille archéologique menée en 2021 s’inscrit dans la continuité d’une opération engagée en 2019, dans le cadre de la future ZAC de la Clairière. Piloté par Nexity, cet aménagement est destiné à la construction de logements. Les deux campagnes successives ont porté sur une surface totale de 2,7 hectares (dont plus de 2,3 ha ont été décapés).
D’après le diagnostic archéologique préalable à la fouille, ce secteur de la commune de Boigny-sur-Bionne était occupé de la fin de la période gauloise au Moyen Âge. Si la fouille de 2019 a révélé la partie résidentielle d’une vaste villa gallo-romaine, il restait à identifier la partie agricole de cette exploitation rurale.

Les principaux résultats

En 2021, l’équipe dirigée par Jérôme Besson s’est concentrée sur un secteur localisé à l’est de la rue du Vieux-Bourg, au nord de l’église actuelle. La fouille a livré une quantité importante de vestiges datés du Premier âge du Fer à l’Époque moderne.

Les bâtiments agricoles de la villa gallo-romaine

Sujet principal du dossier, l’occupation antique a fait l’objet d’une étude particulière. Les vestiges correspondent à l’extension de la villa en direction de l’est. Ils se composent de plusieurs bâtiments disposés au sein d’un grand enclos délimité par un mur.

500 m2 d’étable et de stockage

La plus vaste des constructions est un bâtiment technique qui couvrait une surface de 500 m². Cet édifice avait probablement un usage mixte, comme étable et pour le stockage. Il est doté de deux pièces excavées, dont une cave. Il jouxte une dépression naturelle aménagée à l’aide de blocs de calcaire et de fragments de tuiles, correspondant vraisemblablement à une zone de stockage de fumier (fumière).

Plan général du site archéologique
Plan général du site archéologique. Fond © Google Earth
Cave et empreinte de son escalier d’accès
Cave et empreinte de son escalier d’accès

Chute de mur

Fait remarquable, un pan de mur, long de 9 mètres, a été retrouvé couché d’un seul tenant sur le sol côté fumière. Cette découverte, particulièrement rare dans le monde rural, permet de restituer une hauteur minimale de 4 m pour la façade orientale du bâtiment.

Cour et dépendances

Trois autres constructions complétaient cette partie agricole de l’établissement. Par comparaison avec d’autres villae déjà fouillées en France, il faut probablement imaginer plusieurs bâtiments supplémentaires au sud et à l’est, encadrant une vaste cour faisant face au bâtiment résidentiel.
Cette ferme gallo-romaine a également livré trois puits et trois fours à chaux, peut-être liés aux chantiers de construction. En quantité beaucoup plus abondante qu’en 2019, les objets récoltés révèlent une occupation longue, entre le Ier et Ve siècle après J.-C.

Vue aérienne du mur effondré
Vue aérienne du mur effondré
Le mur effondré en cours d’étude
Le mur effondré en cours d’étude
Deux des trois fours à chaux
Deux des trois fours à chaux
Parmi un abondant mobilier, des fragments de céramique
Parmi un abondant mobilier, des fragments de céramique
Une clochette en fer
Une clochette en fer
Dépôt de quelques monnaies
Dépôt de quelques monnaies
Une épingle en os ornée d’une tête stylisée
Une épingle en os ornée d’une tête stylisée

Avant la villa

Ce secteur était déjà fréquenté avant la construction de la villa antique. En témoignent plusieurs fosses ayant livré des tessons de poterie du Premier âge du Fer (entre 600 et 450 avant J.-C.). Outre ces objets qui suggèrent la proximité d’un habitat rural, nos archéologues y ont recueilli des fragments de bracelets en lignite (bois fossilisé) et une fusaïole (disque percé lié au filage).

Une vaste ferme gauloise

Plus tard, aux alentours de 100 av. J.-C., la même zone accueille une ferme gauloise délimitée par un puissant fossé. Si les vestiges de cette époque ne sont pas nombreux, la fouille a permis l’identification d’une probable habitation construite sur de gros poteaux en bois. La disposition de ces derniers évoque un bâtiment doté de deux porches d’entrées, et couvrant une surface d’environ 170 m². La continuité entre des établissements ruraux gaulois et gallo-romains est chose courante ; dans le cas du site de Boigny-sur-Bionne, elle témoigne de l’ancrage sur le temps long d’une puissante élite locale.

Habitats et sépultures au Moyen Âge

Après l’abandon de la villa, des populations installent leurs habitats durant le haut Moyen Âge (VIIe-Xe siècles après J.-C.). Il s’agit de constructions modestes sur de petits poteaux de bois. Quelques foyers domestiques et silos à grains complètent les vestiges de ces établissements. Dans la continuité des découvertes de 2019, 25 sépultures de cette époque ont été retrouvées ; certaines d’entre elles ont été aménagées près des ruines de l’ancienne villa.
Au Moyen Âge et à l’Époque moderne, le site antique – ou ce qu’il en restait – a servi de carrière. Les moellons ont été récupérés, parfois jusqu’aux fondations, afin d’être réutilisés dans de nouvelles constructions.

Fosse du premier Âge du Fer
Fosse du premier Âge du Fer
Le grand bâtiment gaulois
Le grand bâtiment gaulois
Etude de sépultures médiévales
Etude de sépultures médiévales

Aménagement, rapport scientifique et actions vers le public

Dès que les investigations archéologiques se sont achevées, les terres ont été remises en place et l’ensemble des parcelles est aujourd’hui accessible pour la suite de l’aménagement. Le travail des archéologues n’est pour autant pas terminé, puisque les données et les objets collectés vont être minutieusement analysés par un cortège de spécialistes (céramologues, anthropologues, numismate, géomorphologue, etc.). Il s’agira de retranscrire au mieux l’histoire des populations anciennes qui vivaient à Boigny-sur-Bionne. À l’issue de ce travail, un copieux rapport scientifique sera remis aux services de l’État, et des restitutions pourront être proposées au public (conférences, évocations graphiques, maquettes, etc.).

Dès le 4 mars 2022, Jérôme Besson présentera ses premiers résultats à la communauté scientifique lors des Journées archéologiques de la région Centre-Val-de-Loire 2022

Opération d’archéologie préventive conduite en 2021 sur la commune de Boigny-sur-Bionne (Loiret), en préalableà la mise en place d’une ZAC et à la construction de logements.

Prescription et contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie de Centre-Val-de-Loire

Maîtrise d’ouvrage : Nexity

Opérateur archéologique : Archeodunum (Responsable : Jérôme Besson)

Mably - Lot 2

Quelques reliques de la mort. Vestiges gaulois et romains à l’arsenal de Mably

Quelques reliques de la mort

Vestiges gaulois et romains à l’arsenal de Mably

C’est à la marge orientale de l’arsenal de Roanne, sur la commune de Mably, que des archéologues d’Archeodunum ont mis au jour des vestiges des époques gauloise et romaine. Si ces traces évoquent un paysage rural, un fossé a livré des reliquats de pratiques funéraires, sous la forme de vases brûlés et d’ossements humains.

16 hectares et trois fouilles

L’intervention archéologique a été motivée par la création d’une zone d’activité de près de 16 hectares aux abords de l’arsenal de Mably, un vaste projet porté par la communauté Roannais Agglomération. Dès les années 2017, un diagnostic archéologique réalisé par l’Inrap a mis au jour des vestiges anciens, conduisant l’État (Service régional de l’archéologie) à prescrire trois fouilles. Un premier lot avait permis la fouille d’une occupation de l’âge du Bronze (Voir la notice) et, de septembre à novembre 2021, Marie-José Ancel et son équipe ont pris en charge le Lot 2, d’une surface de 9 700 m2.

Plan général des vestiges
Plan général des vestiges
Couches principales du site. La strate noire est le remblai d’installation de l’arsenal en 1917
Couches principales du site. La strate noire est le remblai d’installation de l’arsenal en 1917

Arsenal et archéologie

La fouille est localisée à proximité de l’agglomération antique de Rodumna et, dans un contexte plus récent, à l’emplacement de l’arsenal militaire de Roanne. Installé et déployé à partir de 1917, ce complexe militaire a laissé des traces évidentes, impactant parfois fortement les vestiges archéologiques anciens. Depuis 30 ans, l’arsenal a connu de profondes restructurations ayant entraîné le démantèlement de certains bâtiments, notamment à l’emplacement de la fouille. Un épais remblai constitué de gravats, de ferrailles et de rejets de forge recouvre le niveau de terre végétale de 1917. Les structures archéologiques se trouvent en moyenne à 1 m de profondeur.
L’emprise de fouille a également connu le passage de la voie ferrée liée au port fluvial du canal situé à l’est du chantier – même si cette voie n’a laissé pratiquement aucune trace dans le sous-sol. Installés récemment, de nombreux réseaux hydrauliques ou électriques traversent également le site, perturbant parfois la lecture des vestiges anciens.

Trou de poteau avec pierres de calage
Trou de poteau avec pierres de calage
Vue du fossé ayant livré des restes funéraires
Vue du fossé ayant livré des restes funéraires

Un peu de campagne gauloise et romaine

D’un point de vue archéologique, le site offre la vision assez fugace d’une occupation rurale datée des époques gauloise et romaine. Ces occupations s’installent sur une zone marquée par d’anciens chenaux de la Loire.
À l’époque gauloise, un fossé traverse le site d’est en ouest. Au moins trois trous de poteau pourraient appartenir à un bâtiment à ossature de bois.
À l’époque romaine se rattachent quelques structures excavées, telles que des trous de poteau, des fosses et des fossés de parcellaire et/ou de drainage. Hormis une orientation inscrite dans la continuité de la période précédente, l’ensemble n’est pas organisé et demeure difficilement interprétable.
Le mobilier mis au jour est principalement constitué de fragments de récipients en céramique. Les quelques objets en fer sont très corrodés et ne pourront être identifiés que par radiographie. En définitive, il est probable que nous soyons en périphérie d’un site plus important.

Résidus de bûcher
Résidus de bûcher
Assiette brûlée lors d’une crémation
Assiette brûlée lors d’une crémation

Des restes de bûcher(s) funéraire(s)

Une découverte particulière tient dans la reconnaissance de pratiques funéraires. Un fossé, daté de l’époque romaine a livré les restes d’une ou plusieurs crémations. Après son comblement, on est venu y déposer des résidus de crémation provenant de bûchers funéraires. Ces vestiges, noyés dans une couche charbonneuse, se composent de nombreux récipients en céramique brûlés et fragmentés, ainsi que de quelques esquilles osseuses humaines. Aucune tombe n’a été trouvée sur le site, mais il est probable qu’une nécropole ait existé à proximité.

Pour la suite…

Roannais Agglomération a désormais récupéré son terrain et poursuit ses aménagements. Côté archéologie, une dizaine de nos experts va analyser l’ensemble des données recueillies (photos, dessins, objets, etc.). La céramique, les objets en métal et les ossements vont être étudiés pour parvenir à dater le site et comprendre ses fonctions. Tous les résultats seront rassemblés dans un rapport de fouille abondamment documenté, qui permettra de mieux comprendre comment vivaient (et mouraient) les hommes aux époques gauloise et romaine en bord de Loire.

Opération d’archéologie préventive conduite en automne 2021 sur la commune de Mably (Loire), en préalable à la création de la zone d’activité Nexter-Valmy (Lot2).

Prescription et contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Maîtrise d’ouvrage : Communauté Roannais Agglomération

Opérateur archéologique : Archeodunum (Responsable : Marie-José Ancel)

Parution de deux ouvrages en partenariat

Nous sommes heureux de vous relayer la parution récente de deux ouvrages pour lesquels Archeodunum est partenaire :

Architectures néolithiques de l’île d’Yeu (Vendée) par Audrey Blanchard, Serge Cassen et Jean-Noël Guyodo

Le théâtre romain d’Alésia. Structuration et développement d’un quartier urbain par François Eschbach et Sébastien Freudiger

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Architectures néolithiques de l’île d’Yeu (Vendée)

Ouvrage co-dirigé par Audrey Blanchard, responsable d’opération néolithicienne chez Archeodunum, avec Serge Cassen et Jean-Noël Guyodo. Avec les contributions et collaborations des archéologues d’Archeodunum : Geoffrey Leblé, Valentin Lehugeur, Fabien Montassier et Alexandre Polinski.

Au large des côtes atlantiques vendéennes (France), l’île d’Yeu est un territoire occupé depuis la Préhistoire. Les sites à vocations domestiques, artisanales, funéraires ou encore symboliques datés du Néolithique sont nombreux. Leur état de conservation est exceptionnel car les architectures bâties en pierre sont préservées en élévation pour beaucoup d’entre eux. C’est le cas, par exemple, sur les habitats du IVème millénaire avant J.-C., qui ont fait l’objet de plusieurs programmes de recherche depuis 2010.

Cet ouvrage regroupe la documentation, les informations inédites et les principaux résultats des études, prospections, fouilles et relevés réalisés sur les habitats, les monuments funéraires, les carrières et les sites symboliques. Les premiers travaux tentent de proposer un état des lieux de l’environnement minéral ainsi que les principales formes d’exploitation, les stratégies d’approvisionnement et les usages des roches. Le coeur de l’ouvrage est consacré à la fouille des deux principaux habitats datés du Néolithique récent, la pointe de la Tranche et Ker Daniaud. L’accent est mis sur les architectures de pierre de ces éperons barrés directement ouverts sur l’Océan mais dont I’occupation semble non permanente. Enfin, les relevés (plan, photogrammétrie, microtopographie) et la modélisation numérique des sépultures mégalithiques des Tabernaudes, de la Planche à Puare et des Petits Fradets autorisent une restitution tridimensionnelle des architectures funéraires néolithiques. Pour les rochers marqués de cupules, dont la concentration actuelle est une des plus importantes, une première analyse du corpus des signes est proposée; en dépit de leur datation encore mal assurée.

Cette contribution est l’occasion d’offrir les résultats de l’observation du réel et de l’imaginaire, perçus par I’analyse des témoignages et expressions, physiques et symboliques, des populations de la fin de la Préhistoire installées – et non piégées – sur un territoire restreint battu par les vents et cerné par les flots.

Le théâtre romain d’Alésia. Structuration et développement d’un quartier urbain

Ouvrage co-dirigé par François Eschbach, ancien responsable d’opération chez Archeodunum et Sébastien Freudiger, directeur d’Archeodunum SA en Suisse, avec les contributions de deux autres archéologues d’Archeodunum : Clément Hervé et François Meylan

Le théâtre antique d’Alésia a fait l’objet de nombreuses investigations depuis sa découverte en 1905. Cette publication synthétise l’ensemble des connaissances acquises sur ce monument, notamment à l’occasion des dernières campagnes de fouille menées entre 2004 et 2008 dans le cadre d’un important programme de recherche, préalablement au projet de restauration qui doit le couronner. Elle a pour ambition de restituer les différentes phases d’aménagement du site qui est intimement lié au développement urbanistique de la ville romaine sur l’oppidum au lendemain de son célèbre siège. Cette monographie se nourrit des trois axes de recherche principaux qui ont guidé les investigations : définir la nature des occupations antérieures au théâtre, caractériser les étapes de l’histoire du monument et préciser les modalités de son insertion dans le tissu de l’agglomération. Elle présente ainsi l’histoire mouvementée de l’édifice, érigé sur une grande parcelle de friche urbaine au coeur de la ville antique. L’étude du substrat local a montré que son hétérogénéité a directement conditionné les différentes phases de son occupation, notamment la destruction du premier théâtre causée par la présence d’une faille sous-jacente. L’étude architecturale du monument qui a mis en évidence ce désastre est par ailleurs étoffée d’une proposition de restitution de ses deux principaux états.

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