Archives de catégorie : Pays

Pays de réalisation de l’actualité

Relevé de l'église Saint-Christophe de Vienne (Isère)

L’archéologie du bâti aujourd’hui et demain à Archeodunum

L’archéologie du bâti aujourd’hui et demain à Archeodunum

Peinture murale de Saint-Christophe à Vienne (Isère)
Peinture murale de Saint-Christophe à Vienne (Isère)
Vue de la grande bonde normalement immergée au fond de l'étang de Montjoux à Saint-Jean-de-Bournay (Isère)
Vue de la grande bonde normalement immergée au fond de l'étang de Montjoux à Saint-Jean-de-Bournay (Isère)

L’archéologie ne se limite pas au sous-sol et à la « frontière du bitume », mais elle s’intéresse aussi aux élévations et aux vestiges bâtis, du modeste au monumental. Les archéologues d’Archeodunum mènent ce type d’opérations sur prescription des services régionaux de l’archéologie ou sur demande des Monuments historiques.

L’archéologie du bâti est une discipline en constante évolution dont la diversité des méthodes a fait l’objet d’un colloque récent. Cette réunion scientifique, intitulée « L’archéologie du bâti aujourd’hui et demain »  s’est tenue à Auxerre du 10 au 12 octobre 2019, et elle a été l’occasion aux équipes d’Archeodunum de présenter plusieurs de leurs opérations.

Les quatre posters proposés ici , à travers un nombre limité d’exemples, dressent donc un panorama des missions d’archéologie du bâti mené au sein d’Archeodunum ces dernières années.

Vue d'ensemble du Château de la Groulais à Blain (Loire-Atlantique)
Vue d'ensemble du Château de la Groulais à Blain (Loire-Atlantique)
Charpente peinte de l'église de l'Annonciade à Bourges (Cher)
Charpente peinte de l'église de l'Annonciade à Bourges (Cher)

Nos fouilles en vidéo

Dans le courant de 2018, deux de nos opérations ont été filmées sur plusieurs mois, permettant d’observer la progression de la fouille sur le temps long.

Il s’agit de deux fouilles qui ont duré plus de six mois, avec à chaque fois de grandes équipes d’archéologues et de spécialistes, mais pour fouiller deux sites totalement opposés en terme de surface concernée, de type de vestiges, de chronologie et donc de méthodes.

La fouille d’un grand site gaulois

La première d’entre elle concerne la fouille d’un site d’habitat de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer à Saint-Marcel (Saône et Loire). Ici, le décapage mécanique concerne une très grande superficie (plus de 40 000 m²) et les pelles mécaniques enlèvent la terre végétale sur l’ensemble de la surface. Par la suite les archéologues fouillent à la main des centaines de structures en creux, vestiges d’un habitat en terre et bois aujourd’hui disparu. La minipelle vient par la suite aider à la fouille des structures plus importantes tels le fossé d’enclos gaulois et les puits profonds.

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La fouille d’un cimetière dense médiéval et moderne

La seconde opération correspond à la fouille d’un enclos paroissial du XIVe siècle à Epagny-Metz-Tessy (Haute-Savoie). Ici, la surface concernée est beaucoup plus réduite (environ 1500 m²), mais son décapage a mis au jour quelques vestiges de l’église disparue et surtout plus de 400 sépultures provenant du cimetière médiéval et moderne attenant. La fouille de ces structures funéraires prend beaucoup de temps et on peut voir l’avancée des archéologues avec à nouveau l’aide d’une minipelle qui sert ici à redécaper certaines surfaces pour retrouver des sépultures plus profondes.

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Journées Européennes du Patrimoine 2019

Journées Européennes du Patrimoine 2019 : Archeodunum a le plaisir de vous convier à trois manifestations

Le 21 septembre, deux conférences et une visite archéologique seront animées par les archéologues d’Archeodunum. Ces actions fourniront l’opportunité de découvrir trois sites différents, ainsi que les facettes de notre discipline.

Etude de bâti en cours sur le rempart médiéval de Montbard (Côte-d'Or)

Parc Buffon à Montbard (Côte-d’Or): vieilles pierres et nouveaux regards

Dominant la cité de Montbard (21), le Parc Buffon combine les vestiges d’une puissante forteresse médiévale et les vastes aménagements botaniques réalisés par le grand naturaliste Buffon au XVIIIe siècle. Un ambitieux projet de réhabilitation du parc a débuté en 2015. En 2019, des travaux de sécurisation du rempart médiéval ont été engagés et bénéficient d’un accompagnement archéologique, pour mieux comprendre les riches heures de ce site prestigieux. Camille Collomb, archéologue spécialisée dans l’étude du bâti, présentera les premiers résultats de ses observations.

Horaire et adresse : 14h30, Tour de l’Aubespin, Parc Buffon, 21500 Montbard

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Retrouvez nous sur le site des JEP

Aménageur : Mairie de Montbard

Le site de Montmarault en cours de fouille, avec successivement un silo, un grenier et un bâtiment d'habitation

Montmarault « Maselier » (Allier) : des maisons gauloises 100% naturelles

En novembre 2018, une exploitation agricole d’époque gauloise a été découverte à l’occasion de travaux d’aménagement routier sur la commune de Montmarault (03). Bien que révélés par des traces fugaces, les bâtiments et structures sont emblématiques de l’architecture de cette période et en offrent un bon aperçu du cadre de vie de nos ancêtres. A l’invitation de l’Association pour le Pays Montmaraultois, Jérôme Besson, responsable de la fouille, consacrera une conférence aux résultats de cette opération d’archéologie préventive.

Horaire et adresse : 14h30, ancienne Salle des Fêtes, Place Jean-Jaurès, 03390 Montmarault

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Aménageur : APRR

Vue de l'église Saint-Pierre de Jumièges (Seine-Maritime)

Abbaye de Jumièges (Seine-Maritime) : les secrets de l’église Saint-Pierre

De nouvelles recherches se déroulent dans le cœur historique de la prestigieuse abbaye de Jumièges (76). Grâce à des sondages archéologiques, il s’agit de mieux comprendre et restituer l’église primitive d’époque carolingienne. Dans ce cadre, David Jouneau, responsable des recherches, vous proposera des visites archéologiques de l’église Saint-Pierre, d’une durée de 30 à 40 minutes.

Horaire et adresse : 10h, 12h, 14h, 16h, Abbaye de Jumièges,

Retrouvez ici la plaquette du site ainsi qu’une notice décrivant les découvertes effectuées

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Aménageur : Département de Seine Maritime

Une nouvelle prestation possible : les études carpologiques

Avec la venue récente de notre nouvelle carpologue Laurie Flottes, nous sommes heureux de vous proposer une nouvelle possibilité de prestation paléo-environnementale.

Si vous avez donc besoin d’analyses carpologiques, n’hésitez pas à visiter notre page de présentation de la discipline. Rendez-vous également sur ce formulaire pour toute demande de devis.

Parution d’une synthèse sur les établissements ruraux antiques

Le monde rural et les campagnes de la Gaule romaine ont longtemps été les parents pauvres de l’histoire antique. Tout au moins ont-ils été abordés, le plus souvent, au travers du prisme des vestiges les plus imposants et de ceux qui illustraient le mieux l’économie domaniale décrite par les textes (agronomes et arpenteurs notamment, sources épigraphiques). À partir des années 1980, cette conception monolithique a été profondément renouvelée grâce à l’émergence d’équipes et de programmes de recherches spécifiques, à la multiplication des colloques et des publications, des séminaires et des travaux universitaires. Au travers de thématiques qui se sont diversifiées, on dresse aujourd’hui un tableau plus nuancé et plus riche de l’occupation et de l’exploitation des campagnes de Gaule à l’époque romaine. Cette dynamique est indissociable du développement de l’archéologie préventive qui, dans le même temps, a alimenté et diversifié les catalogues de sites, et a nourri la réflexion sur les campagnes, leur rapport au monde urbain et leur place dans le développement du territoire.

L’accès aux données et aux résultats d’une très grande partie des fouilles archéologiques préventives est resté très longtemps confidentiel. Il fallait donc impérativement remédier à cette situation. C’est tout l’enjeu de cet ouvrage. La société Archeodunum a décidé de contribuer, à sa manière, sous la forme d’une publication scientifique, à l’enrichissement de nos connaissances du monde rural gallo-romain en publiant une série d’études concernant les fouilles qu’elle a menées au cours de ces dix dernières années.

Il s’agit bien d’une tentative pionnière menée par une société privée d’archéologie préventive pour présenter au public les résultats de ses recherches. Une contribution inédite, indispensable et précieuse à la connaissance du monde rural gallo-romain.

Téléchargez ici le bon de commande ou commandez le volume en ligne sur infolio.ch

Retour sur l’établissement antique de Vaulx-Milieu et ses nécropoles

Vue aérienne générale du secteur 3, au centre le bâtiment principal de l’exploitation antique (Cliché : Flore Giraud)
Vase en verre retrouvé intact dans une tombe à crémation
Tombe à inhumation en imbrex de périnatal
Tombe à inhumation en bâtière de périnatal
Balsamaire et petite cruche bichrome déposés dans une tombe à crémation

L’établissement rural et les nécropoles antiques de Vaulx-Milieu (Isère)

Présentation générale

L’opération de fouille préventive réalisée sur le site de Vaulx-Milieu – « Les Brosses et Les Croisettes » a été réalisée entre le 24 juillet et le 24 novembre 2017. Le rapport de fouille, en cours de finalisation, nous permet de revenir sur ce site antique et sur ses nécropoles associées.

Cette fouille a eu lieu dans le cadre d’un vaste projet d’aménagement lié à l’extension vers l’est de l’actuelle ZAC du Parc Technologique, à 5 km à l’ouest de Bourgoin-Jallieu et à proximité immédiate des anciens marais de La Verpillère. Bien que le potentiel archéologique de ce secteur soit connu depuis de nombreuses années, aucune fouille archéologique de cette envergure n’y avait encore été menée. L’emprise prescrite, encadrée au nord par l’autoroute A43 et par la route D1006 (ancienne RN6) au sud, a permis d’étudier une surface totale de 39 800 m² répartie en 5 secteurs distincts. Plusieurs indices d’occupations y ont été mis au jour. Les premières traces se rapportent à la fin de la Protohistoire (La Tène D2b) et correspondent à des ensembles de structures en creux (fosses et trous de poteau) pour lesquels il est difficile de proposer une organisation cohérente. Il semble en effet qu’une partie des vestiges ait été effacée par les installations postérieures.

L’établissement rural

L’essentiel des découvertes concerne l’Antiquité. Une première occupation, matérialisée par un petit bâtiment maçonné carré de 7 m de côté, a livré les traces d’une fréquentation au cours de la seconde moitié du Ier s. apr. J.‑C. Suite à son abandon et à sa démolition, un second édifice plus vaste (600 m²) est fondé à une vingtaine de mètres plus à l’ouest. Il prend la forme d’un grand rectangle comportant un ensemble de pièces et d’espaces disposés en périphérie d’une cour intérieure. Sa fouille a mis en évidence les indices d’une activité agricole importante avec notamment un vaste espace de stockage comportant un plancher disposé sur un vide sanitaire. On note également l’adjonction d’un espace sous appentis appuyé contre sa façade méridionale et abritant une forge. Cet établissement rural est occupé entre la fin du Ier s. apr. J.‑C. et le début du Ve s., il a connu au moins deux incendies au cours de son occupation.

Cette fouille a également permis la découverte de deux ensembles funéraires antiques pouvant être rattachés à l’établissement agricole : une première nécropole regroupant des sépultures secondaires à crémations (à 100 m au nord-ouest du bâtiment) et une seconde dédiée aux inhumations de périnataux (à 20 m au nord du bâtiment). L’organisation spatiale de ces différents éléments ainsi que leur chronologie sont en effet cohérentes et permettent d’appréhender la gestion des morts dans un contexte bien défini.

La nécropole à crémations : les adultes

La vingtaine de tombes qui compose cet espace funéraire est centrée sur la seconde moitié du IIe s. apr. J.‑C. La plus précoce (100‑150 apr. J.-C.) est une des plus richement dotées et appartient à un adolescent. Toutes les autres tombes sont celles d’individus de taille adulte.

Plusieurs éléments caractérisent cette nécropole et en font un cas original.

Toutes les tombes ont fait l’objet d’un dépôt des résidus de crémation directement dans la fosse. La majorité du mobilier mis au jour provient du bûcher et a souffert de l’exposition au feu. Il semble y avoir une bipartition de l’espace funéraire, entre est et ouest, vraisemblablement induite par une différence de statut social. Cela se traduit par la richesse et la quantité de mobilier (diversité des offrandes, phénomène de thésaurisation d’objets, présence de récipients en verre, en alliage cuivreux, offrandes alimentaires plus ou moins variées…) et par la morphologie de la sépulture (système d’alcôve latérale, dimensions).

Des analyses physicochimiques réalisées sur trois récipients en verre ont permis de dire que, dans deux cas au moins, ils avaient été déposés remplis dans la tombe. Un fort signal de raisin indique ainsi la présence de vin ou de vinaigre, mélangé à une huile végétale parfumée, et dans un cas à de la cendre végétale (préparation de type savon) et dans un autre à un corps gras animal (probablement un produit laitier). Ces mélanges sont étonnants d’autant qu’ils se retrouvent dans des récipients totalement différents, à savoir deux balsamaires et un modiolus, et dans deux tombes éloignées spatialement et chronologiquement.

L’utilisation de tuiles dans ces structures liées à la crémation est, à notre connaissance, également originale. Les imbrices notamment semblent avoir été utilisées comme réceptacles durant la cérémonie funéraire (pour y déposer des offrandes, de l’encens ?) avant d’être placées dans la tombe, mais sans codification particulière, leur position étant chaque fois différente.

La nécropole à inhumations : les périnataux

Les 24 inhumations recensées au sein de ce second espace funéraire se caractérisent par l’emploi systématique de tuiles, le plus souvent il s’agit d’une imbrex servant de réceptacle pour le corps, elle est parfois surmontée d’une seconde imbrex qui vient recouvrir le défunt. Une seule sépulture se caractérise par un dépôt en amphore. Une autre sépulture comprend une bâtière constituée de quatre tegulae et enfin deux tombes présentent des coffrages plus ou moins sommaires constitués de tuiles, de pierres et de galets.

En l’absence de mobilier, seules quelques tegulae et un récipient en céramique, offrent un TPQ au IIe siècle après J.-C. Cette datation et la localisation de la nécropole permettent d’établir sa contemporanéité avec l’occupation du bâtiment.

Jérôme Grasso et Marie-José Ancel

Modiolus déposé dans une tombe à crémation
Modiolus (cliché : D. Baldassari
Balsamaire et petite cruche bichrome (cliché : D. Baldassari)

Remise du prix Khaled Al-Asaad pour le chantier de Sainte-Colombe

Le chantier archéologique de Sainte-Colombe (France) – Le Bourg, dirigé par B. Clément pour la société Archeodunum et surnommé par la presse la « Petite Pompéi viennoise », a reçu vendredi 16 novembre 2018 l’International Archaeological Discovery Award « Khaled Al-Asaad », lors du XXIe congrès du Mediterranean Exchange of Archaeological Tourism, à Paestum (Italie).

Ce prix existe depuis 2015, en hommage à Khaled al-Asaad, conservateur du site de Palmyre, assassiné par Daech et il est remis pour récompenser les découvertes exceptionnelles de l’année autour de la Méditerranée (en savoir plus).

Cette année, outre le site de Sainte-Colombe, le prix reconnaît la découverte de quatre autres sites majeurs :

  • Le Gymnase hellénistique d’Al Fayoum (Egypte)
  • Le plus ancien port d’une ville sumérienne à Abu Tbeirah (Irak)
  • La domus du Centurion découverte sur le métro à Rome (Italie)
  • Une ville immergée dans le golfe d’Hammamet (Tunisie)

Le prix a été remis en présence de la directrice générale de L’UNESCO, Mme I. Bokova, du directeur de l’Institut National du Patrimoine de Tunisie, M. Ben Moussa, de la conseillère du Ministre de la Culture italien, Mme Sgarlata, du directeur de la Mission archéologique en Syrie de l’Univ. La Sapienza (Rome), P. Matthiae, du gouverneur de la province d’Homs (Syrie), T. al-Barazi et du fils du dernier conservateur du site de Palmyre, O. Assad.

Ce prix récompense le travail de toute une équipe d’Archeodunum qui a participé durant près de 10 mois à faire sortir de terre ce site exceptionnel par sa richesse et son état de conservation. Bravo à tous !

Retrouvez ici deux articles traitant de cette récompense :

Un grand site gaulois au sud de Chalon-sur-Saône

Vue aérienne du chantier (cliché Flore Giraud)
Vue aérienne des puits fouillés au cœur de l'enclos (cliché Flore Giraud)
Fouille du puits n°1
Cuvelage en chêne du puits n°1

Une vaste opération archéologique préventive conduite par une de nos équipes, sous la responsabilité d’Amaury Collet, s’est achevée le 19 octobre dernier sur la commune de Saint-Marcel (Saône-et-Loire). Cette fouille de près de six mois, qui concernait une surface 4,3 ha prescrite par le Service régional de l’Archéologie (DRAC Bourgogne-Franche-Comté), est intervenue préalablement à la création d’une zone de compensation environnementale par la DREAL dans le cadre des travaux de réaménagement de la Route Centre-Europe Atlantique (RCEA).

Les vestiges les plus anciens du site mettent en évidence plusieurs phases d’occupation durant l’âge du Bronze (Bronze final, XIVᵉ-IXᵉ s. avant J.-C.) et au cours du premier âge du Fer (Hallstatt D, VIIᵉ-Vᵉ siècle avant J.-C.). Ces installations sont notamment matérialisées par des alignements de trous de poteau dessinant des plans de bâtiments faits de terre et de bois ainsi que des palissades. Les activités quotidiennes sont représentées par de grandes fosses polylobées destinées à l’extraction d’argiles et des vases silos semi-enterrés servant au stockage des céréales. Les morts sont également présents à proximité de l’habitat au travers de quelques sépultures à crémation isolées.

C’est dans la deuxième moitié du IIIᵉ siècle av. J.-C. que s’installe une vaste ferme gauloise qui va rester en activité jusqu’à la fin du second âge du Fer (milieu du Iᵉʳ siècle av. J.-C.). Le site se développe alors à moins de 2,5 km au sud-est de Cabillonum (l’actuel Chalon-sur-Saône), reconnu comme le port principal du territoire Eduen et un centre majeur pour l’artisanat et le commerce au croisement de plusieurs itinéraires. Cette établissement rural se développe sur près de 20 000 m² et s’organise autour d’un vaste enclos quadrangulaire de 75 m de côté qui se poursuit à l’est en dehors de l’emprise de fouille. L’intérieur de l’enclos, séparé du reste du site par un fossé originellement associé à un talus, abrite plusieurs bâtiments sur poteaux porteurs et des fosses destinées à des usages variés. La présence dans le fossé et dans d’autres structures de nombreux fragments d’amphores à vin, produit coûteux importé d’Italie, ainsi que des restes d’armement et de parures témoignent du statut privilégié d’une partie des occupants du lieu.

La fouille a révélé la présence exceptionnelle au sein de l’enclos gaulois de trois puits d’une profondeur moyenne de 4,50 m, parmi lesquels deux présentaient un cuvelage en bois de chêne dont la partie inférieure nous est parvenue dans un parfait état de conservation. Ces deux cuvelages, qui ont pu être intégralement démontés et prélevés, étaient ainsi conservés depuis le fond des puits sur une hauteur de près de 1,20 m. Le premier puits disposait d’un cuvelage soigné composé de quatre poteaux d’angles rainurés entre lesquels avaient été glissés des planches horizontales superposées, tandis que le cuvelage du deuxième puits était constitué de poutres emboîtées et superposées horizontalement suivant la technique du « blockbau ». Le caractère peu régulier des bois de ce dernier, de même que la présence sur certaines poutres de mortaises, d’encoches et de clous sans fonctions apparentes, suggèrent que son cuvelage a été conçu à l’aide de pièces de bois réemployées.

Grâce au travail des archéologues, aidés d’engins mécaniques indispensables, la fouille minutieuse de ces puits a également permis de retrouver des éléments en matières organiques piégés et conservés en milieu humide au fond des comblements. On peut mentionner la présence dans le premier puits de plusieurs fragments d’une corde et d’une attache de sceau, tandis que le deuxième puits présentait un amas spectaculaire d’éléments en bois parfois brûlés ainsi qu’une amphore et plusieurs vases écrasés. Parmi les éléments déjà identifiés se distinguent notamment une probable faisselle composée d’un demi tronc de chêne évidé et perforé, un manche de herminette (outil utilisé pour le travail du bois),  ainsi que divers éléments architecturés. A ces objets s’ajoute la présence de nombreux autres restes organiques (fruits, feuilles, branchages, graines, microfaune, etc.) qui offrent de nombreuses perspectives d’analyses paléoenvironnementales pour mieux connaître le mode de vie de ces populations.

La fouille de ce grand site gaulois au sud de Chalon-sur-Saône a donc permis la mise au jour de vestiges encore rarement connus pour l’époque. Leur étude en laboratoire débute aujourd’hui et promet encore de riches découvertes.

Amaury Collet

Ce site était ouvert lors des dernières journées du Patrimoine et vous trouverez sur cette page le communiqué de presse et la plaquette de présentation du chantier.

Cuvelage en chêne du puits n°2
Récipient en bois découvert dans le puits n°2
Manche de herminette découvert dans le puits n°2

Quand l’eau courante est arrivée à Lyon

La datation de l’aqueduc du Gier enfin révélée ?

Résultats d’une fouille archéologique des piliers du pont siphon de Beaunant

Comme nous vous en avions parlé récemment (article en ligne), la dernière fouille menée par Archeodunum sous la direction de David Baldassari porte ses fruits notamment par les résultats obtenus sur les bois découverts.

L’aqueduc du Gier, qui alimentait en eau la ville antique de Lugdunum (Lyon), est l’un des plus longs et l’un des mieux conservés du monde romain (86 km). Cet édifice spectaculaire se singularise, entre autres, par l’utilisation à quatre reprises de la technique de la conduite forcée, qui permet à l’aqueduc de franchir les vallées encaissées. Le siphon de Beaunant, qui enjambe la vallée de l’Yzeron entre les communes de Chaponost et Sainte-Foy-Lès-Lyon, est le plus imposant de ces quatre ouvrages. Ce pont, dont le programme de restauration est soutenu par la Fondation du Patrimoine et la Mission Stéphane Bern, franchissait le fond de la vallée à 17 m de hauteur, sur 270 m de long, supporté par une succession de 29 piles.

La datation de la construction de l’aqueduc du Gier a suscité de nombreux débats au sein de la communauté scientifique. Deux datations étaient couramment avancées, l’une sous le règne de l’empereur Claude (41-54 ap. J.-C.), la seconde sous le règne de l’empereur Hadrien (117-138 ap. J.-C.). Cette question est essentielle pour la connaissance de l’approvisionnement en eau de la ville de Lugdunum et, plus généralement, du développement l’ingénierie hydraulique en Gaule.

Pour tenter de répondre à cet épineux problème, le pont-siphon de Beaunant a fait récemment l’objet d’une fouille d’archéologie préventive. L’opération, confiée à l’entreprise Archeodunum et réalisée sous la responsabilité scientifique de David Baldassari, a été menée sur trois piles du pont. Elle a dévoilé des découvertes inédites et jusqu’à présent insoupçonnées, au premier rang desquelles se trouve la mise au jour de planches en bois de sapin employées pour l’assemblage d’un coffrage de maçonnerie. Les analyses dendrochronologiques, réalisées par François Blondel (laboratoire CNRS Artehis – Dijon), ont révélé que l’abattage des arbres dont sont issues les planches s’est produit en 110 de notre ère. C’est donc sous le règne de l’empereur Trajan (97-117 ap. J.-C.) qu’a probablement débuté la construction de l’aqueduc du Gier, sans exclure cependant qu’il ait été achevé sous le règne de l’empereur Hadrien.

La fouille a également permis de mettre en lumière une technique de construction jusqu’alors ignorée dans l’édification de l’aqueduc du Gier. Les piles du pont qui se trouvaient dans le lit de la rivière reposaient, en effet, sur un soubassement de 2 m de hauteur construits avec des blocs de taille en grand appareil de calcaire. Les plus grands de ces blocs mesuraient jusqu’à 1,40 m de long et pesaient près de 3 tonnes.

Les résultats de cette fouille, offrent aujourd’hui, la possibilité d’enrichir considérablement la connaissance de l’aqueduc du Gier et plus largement de l’archéologie lyonnaise.

Journées Européennes du Patrimoine 2018

Trois chantiers exceptionnellement ouverts au public pour les Journées Européennes du Patrimoine

Dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine, nous avons le plaisir de vous convier, le samedi 15 septembre, à trois visites de chantier. Celles-ci vous permettront de découvrir les facettes de notre discipline, ainsi que trois sites bien différents.

A Saint-Marcel (71), sur le site du Champ du Four, les Gaulois sont dans la plaine à proximité de Chalon-sur-Saône ! Plus de 1600 vestiges rendent compte d’une fréquentation des lieux entre la fin de l’âge du Bronze et la fin de l’âge du Fer (de 1300 av. J.-C. au tournant de notre ère). Outre la visite du chantier, un village d’archéologues présentera des objets recueillis sur le site, les méthodes de travail des archéologues, ainsi que l’aménagement environnemental qui viendra investir les lieux une fois les fouilles terminées.

Adresse : 70 rue du Champ du Four, 71380 Saint-Marcel

Communiqué de presse

Aménageur : DREAL de Bourgogne-Franche-Comté

A Epagny Metz-Tessy (74), au Centre Hospitalier Annecy Genevois, dans le cadre de travaux futurs, une opération archéologique explore et étudie un cimetière médiéval et les bâtiments qui l’entourent. Ce chantier a mis au jour plusieurs centaines de tombes et documente les dernières traces d’une ancienne église, ainsi que l’histoire des bâtiments encore en place, dont un habitat nobiliaire datable du 15e ou du 16e siècle.

Adresse : 1 avenue de l’hôpital, 74 330 Epagny Metz-Tessy

Communiqué de presse

Aménageur : CHANGE

À Epagny Metz-Tessy encore, c’est un important projet immobilier qui a motivé des recherches sur un château tombé dans un oubli presque complet. Aujourd’hui enserré dans l’urbanisation très dense de l’agglomération d’Epagny Metz-Tessy, ce château entouré de douves était autrefois situé au cœur des zones marécageuses du fond de vallée.

Adresse : Lieu-dit Le Château, Rue des Lucioles, 74 330 Epagny Metz-Tessy

Communiqué de presse

Aménageur : Edifim et Sogimm