Clermont-Ferrand, Les Vergnes
Premiers résultats de la fouille archéologique
C’est à la vaste opération de renouvellement urbain du quartier des Vergnes que l’on doit la réalisation d’une fouille archéologique sur près de 2 hectares aux abords du stade Gabriel-Montpied. Pour l’heure, si les indices récoltés par les archéologues révèlent quatre périodes d’occupation datées entre la Protohistoire et l’Époque moderne, la majorité des 700 structures repérées se rattachent à une occupation rurale du début du premier âge du Fer, entre 800 et 650 avant notre ère (fig. 1).
De sépultures vieilles de 4000 ans
Les vestiges les plus anciens sont trois sépultures à inhumation (fig. 2), qui dateraient de la fin du Néolithique ou du début de l’âge du Bronze (début du IIe millénaire avant notre ère). Cette attribution chronologique repose sur la disposition particulière des défunts, inhumés en position foetale, ainsi que sur des comparaisons avec des découvertes locales du même type. Des datations radicoarbones permettront de le vérifier.
Un vaste habitat du premier âge du Fer
C’est un peu plus de mille ans plus tard, entre 800 et 650 avant notre ère (début du premier âge du Fer), que le site est à nouveau occupé, pendant au moins un siècle et demi. Un vaste habitat s’y développe, dont il ne reste que les aménagements fossoyés.
Ces derniers correspondent à plusieurs types vestiges : des trous de poteau en bois dessinant des plans de bâtiments d’habitation ou de stockage construits en terre et en bois (fig. 3) ; des foyers pour la cuisson des aliments (fig. 4) ; des puits et de nombreuses fosses aux fonctions diverses (silo, cave, extraction d’argile, etc.) (fig. 5). Plusieurs de ces structures ont été reconverties en dépotoirs pour les déchets domestiques (tessons de vases brisés, ossements d’animaux, éléments de mouture, etc.). Cette occupation se distingue par la découverte de plus d’une dizaine de vases exceptionnellement conservés (fig. 6). On distingue deux usages : des vases de stockage enterrés, pour la conservation des denrées, et des vases au fond ou aux parois perforés, réutilisés comme cuvelages de petits puits.
La périphérie d’une ferme gauloise ?
Après plusieurs siècles d’abandon, le site est de nouveau occupé à la fin du ier millénaire avant notre ère (second âge du Fer). Deux fossés dessinent l’angle d’un enclos qui se poursuit en dehors de l’emprise de fouille. Cet aménagement, qui livre du mobilier de la deuxième moitié du Ier siècle avant notre ère, pourrait appartenir à une ferme se développant entre la fin de la période gauloise et le début de la période romaine.
Le domaine des « Petites Vergnes »
Il faut attendre la fin de l’Époque moderne, entre le XVIIIe et le XIXe siècle de notre ère, pour retrouver des traces d’une occupation pérenne. Le site est alors traversé par des fossés
parcellaires et des chemins à proximité de la ferme des « Petites Vergnes », un petit domaine agricole dont la partie bâtie se développait à quelques mètres au nord de l’emprise de fouille (fig. 7).
Et après ?
À l’issue de la fouille, en mai 2025, le patrimoine archéologique aura été sauvegardé, et le réaménagement du quartier se poursuivra. Côté archéologie, les investigations se poursuivront en laboratoire durant deux ans. Les résultats seront rassemblés dans un copieux rapport, remis à l’État avec l’ensemble de la documentation et des objets collectés sur le site.
Opération d’archéologie préventive conduite de novembre 2024 à mai 2025 sur la commune de Clermont-Ferrand, dans le cadre du renouvellement urbain du quartier des Vergnes.
Prescription et contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie d’Auvergne-Rhône-Alpes
Maîtrise d’ouvrage : SPL Clermont Auvergne
Opérateur archéologique : Archeodunum (Responsable : Amaury Collet)
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