Les 14 et 15 mars 2024 ont lieu à Paris les journées organisées par la Société Française de Préhistoire en partenariat avec le réseau Particip-Arc et le laboratoire Archéorient et intitulées Démarches participatives pour la recherche et la valorisation du patrimoine archéologique.

Guillaume LEPINE d’Archeodunum y présentera, avec Olivier GABORY (Mauges Communauté), une communication intitulée « Haches de pierre, âge de pierre » : Intérêts et limites d’un projet de recherches participatives sur le Néolithique en Maine-et-Loire.

Retrouvez en ligne le programme complet des journées.

Présentation : Une séance de la Société Préhistorique Française

L’archéologie est une science relativement jeune dont l’émergence s’est fortement nourrie de l’érudition et de l’engagement personnel d’un grand nombre d’amateurs et d’associations. La professionnalisation des archéologues à la fin du XXe siècle a certes pris le relais de ce fonds associatif mais elle ne l’a pas éteint : depuis quelques années, la participation citoyenne lui apporte un renouveau en plein accord avec l’évolution de nos sociétés vers plus d’engagement dans la production, l’utilisation et la valorisation des patrimoines et des savoirs. Les initiatives se multiplient sous différentes formes et à différents niveaux d’intégration sociale, visant la participation citoyenne à des travaux de terrain (prospections, fouilles), à la préservation ou à la valorisation du patrimoine monumental, mobilier ou documentaire, à la valorisation des savoirs populaires ou à des projets de recherche susceptibles de bénéficier de la synergie du plus grand nombre autour de démarches et de protocoles partagés.

Ainsi en archéologie, comme dans de nombreux autres domaines de connaissance (sciences de l’environnement, astronomie, santé…) fleurissent, de plus en plus nombreux, des projets de recherche ou de valorisation patrimoniale participatifs, telles que définis en 2016 dans le rapport de F. Houllié Les Sciences participatives en France[1], à savoir « des formes de production de connaissances scientifiques auxquelles des acteurs, non scientifiques professionnels, qu’il s’agisse d’individus ou de groupes, participent de façon active et délibérée ». Dans les domaines de la culture, les formes et les enjeux de ces nouvelles pratiques de recherche ont été précisées dans le rapport du réseau Particip-Arc (2019)[2]. Ces recherches se caractérisent par le double objectif de produire des connaissances scientifiques (via le recueil, l’analyse ou l’enrichissement de données) et de viser un apprentissage et une montée en compétence citoyenne (« empowerment » ou « encapacitation ») que ce soit sur le sujet d’étude, sur la méthode scientifique ou plus largement sur la démarche de recherche ou de patrimonialisation.

Ces projets sont généralement conduits en collaboration étroite entre des chercheurs et des associations et/ou sociétés savantes, permettant ainsi un ancrage territorial et facilitant la mobilisation des participants.

L’objectif de cette séance de la Société Préhistorique Française est de contribuer à rendre visible les nombreuses initiatives de recherche et de valorisation du patrimoine participatives en archéologie, en cours ou en gestation. Il s’agit de permettre aux acteurs impliqués de présenter leurs expériences et/ou idées de projets, et d’aider collectivement à identifier les freins et opportunités. À terme, elle devrait aider nos institutions à promouvoir l’archéologie participative et à mieux l’intégrer dans leurs stratégies. Le propos ne sera évidemment pas limité à la Préhistoire, mais ouvert à toute l’archéologie, du terrain au laboratoire et aux collections, y compris aux collections documentaires.