Le vendredi 25 avril aura lieu à Paris dans les locaux de l’INHA la journée d’étude “Restaurer les peintures murales : L’historien de l’art et le chantier de restauration” organisée par Claire Boisseau (CNRS) et Amaëlle Marzais (Université Lumière Lyon II).

Notre collègue Camille Collomb y présentera, au coté d’Emmanuelle Boissard (SRA Auvergne-Rhône-Alpes, UMR 5138), une communication intitulée “Restaurer les parements intérieurs de Notre-Dame de Chartres : la construction d’une collaboration entre de nombreux intervenants“.

Présentation de la journée :

Depuis plusieurs décennies la collaboration entre les différentes professions spécialisées dans l’étude et la préservation des peintures murales médiévales est vivement encouragée et réclamée. En 2002, le Groupe de recherche sur les peintures murales (GRPM) posait la question de la place de l’historien de l’art sur les échafaudages, question réitérée par la suite en 2014. Si quelques cas montrent qu’une telle collaboration est possible et fructueuse, elle est loin d’être systématique et relève souvent d’initiatives individuelles. Pourtant les questions que se posent universitaires, conservateurs, restaurateurs, archéologues du bâti, architectes des monuments historiques, ou plus largement tout spécialiste des peintures murales, se rejoignent régulièrement. La journée d’études sur la datation des peintures murales médiévales, qui s’est tenu le 24 avril 2024 à l’INHA, a une nouvelle fois rappelé les enjeux communs aux diverses professions et corps de métier amenés à travailler sur les peintures murales, tout en révélant les attentes réciproques telles que le partage des données et des connaissances.

Dans la continuité de cette journée d’études, la collaboration interprofessionnelle mérite d’être interrogée en revenant sur la question centrale de la restauration des peintures murales. Du côté de l’histoire de l’art, l’identification des restaurations se révèle parfois être un défi. Certaines complexifient la lecture de la stratigraphie lorsque plusieurs couches s’additionnent. En dépit de la réversibilité de ces restaurations et des techniques d’identification mises en ,œuvre pour un repérage facile, la critique d’authenticité n’est pas toujours évidente. Du côté des restaurateurs, certains s’interrogent sur les conséquences de leur restauration pour l’étude des œuvres (datation au carbone 14, lecture stratigraphique) ou demandent à mieux comprendre les scènes à restaurer.

Trois axes déterminants seront explorés :
⮚ La restauration et ses enjeux : bilan des dégagements et restaurations du XXe siècle. Présentation de cas complexes où les choix de restauration sont discutables ou au contraire  exemplaires. Les cas de dérestauration sont également bienvenus (lorsque les peintures XIXe sont retirées par exemple).
⮚ Quelles collaborations sont possibles ? La place de l’historien de l’art et de l’archéologue du bâti sur les échafaudages. La place du restaurateur dans l’étude d’une œuvre. La place du chimiste dans la mesure où les restaurations polluent les échantillons (par exemple pour les datations au radiocarbone).
⮚ L’accessibilité des données et le partage des compétences et des savoirs. Quels outils permettent de partager les données stratigraphiques ou matérielles issues des restaurations mais également l’expertise iconographique des historiens de l’art (bases de données, rapports de restauration) ?

Cette journée d’études est centrée sur les choix de restauration depuis le XIXe siècle jusqu’aux plus récents. Il ne s’agit pas de repenser les méthodes ou techniques de restauration, réflexion qui appartient en propre aux conservateurs-restaurateurs, mais de réfléchir aux manières plus profitables et efficaces de tisser des liens de collaboration entre universitaires, conservateurs-restaurateurs et, dans certains cas, les acteurs de l’archéologie.

Retrouvez le programme complet (pdf).